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Le rêve du milliardaire
ne vilaine nuit, je somnolais en sueur au bord du matin
Je rêvais que je tuais un milliardaire
Un de ces êtres dont le nom entraperçu au détour d'un journal
Coloré, faux et tous sourires provoquait chez moi d'ombrageuses incompréhensions
Je le tuais je ne sais où, sans doute sur un de ces bords de mer que ses congénères et lui ont
Colonisés, annexés et protégés contre nous
Il râlait sur le sable, le couteau dépassait de sa gorge
Je soufflai, repris mes forces en observant les baigneurs indifférents
Envahi peu à peu par la sensation d'une recomposition de l'air et de l'eau
Épiphanie sombre et glorieuse
Je l'avais tué, maintenant je comprenais que j'avais planté en lui ce morceau de fer
Froid comme une prothèse définitive
Non parce qu'il possédait une femme aux seins éternellement bombés
Non parce qu'il m'obligeait à poétiser ma misère
Non pour son nauséabond parfum de certitude
Non pour la pitié dont il était rigoureusement privé
Non pour l'espace autour de lui qu'il obligeait à des contorsions odieuses
Non par jalousie, envie, mélancolie ou faim
Non par faiblesse, empathie, ambition et tourments
Non parce qu'aimer est un tour de force fatalement poignant
Je l'ai tué pour qu'enfin il se dissolve
Sans aucune possibilité d'être
Sans aucune possibilité d'être imaginé.
Tags : république, milliardaire, crime, rêve, libre
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Commentaires
J'ai fait n'importe quoi, alain. Ce message je croyais l'avoir mis sur ta page fb et je ne le voyais plus. Je vais faire un copié-collé de ce que j'ai écrit sur ma page. Il faut savoir que ce n'est pas une critique de ce que tu as écrit, cela reflète juste les pensées que ton texte a fait surgir chez moi et... j'aimerais bien lire les pensées des autres !
Voilà :
"La richesse, la vie facile, l'accroissement des biens matériels sera toujours le sapin que l'homme dans sa vie désire transformer
en Art (de Noël). Il oublie que c'est avant tout un arbre dont les racines s'enfoncent profondément dans la mémoire de l'humanité
et dont les ramilles, même après destruction, continuent de pousser avec la même détermination, sur d'autres plans.
Le rejet est en nous, le crime nous le réalisons contre cette tendance à vouloir posséder qui existe tant que dure la colère.
Avoir, le nécessaire. Etre, avant toute chose. Tendre la main, sans renier sa propre vie, juste pour donner à autrui la possibilitéd'actionner la dynamique de la sienne, s'il le veut vraimen. Offrante et reconnaissante !"
Oui, merci, tu es pardonnée C'est une envie qui m'a traversée souvent, que de lire les pensées des autres..Mais en serions-nous plus heureu(se)x ?
J'aime tes textes, c'est une forme de commentaire à la fois candide et profonde, parce que certains textes, comme le dernier que tu as mis, convoquent des souvenirs à la fois vécus et littéraires qui amplifient, font caisse de résonance à la signification initiale du texte et du contexte. Bon, je ne sais pas si je suis très clair, là., j'espère que tu as compris.
Perso, je préfère que tu répondes ici sur mes textes...
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Répondu sur ma page, Alain.