On nous convoque, on nous somme de participer aux départementales 2015. La résistible montée du FN est à ce prix. Mais ne faudrait-il pas voir dans cette élection et ce qu'elle cache le véritable coup encore porté à la démocratie ?...

es 22 et 29 mars les français sont « appelés aux urnes », selon l'expression médiatique qui en dit long sur la laisse qu'on veut resserer et le mépris dans lesquels on nous confine. Les débats sur cette élection sont à la fois peu nombreux et sans intérêt, n'abordant jamais les problèmes fondamentaux posés à la démocratie, élection après élection.

La fin des départements

Valls n'a reculé sur le sujet que pour mieux effacer les départements français. Cette dimension territoriale est trop petite pour l'UE. L'entité administrative supranationale veut des gérer les régions, tout simplement parce que son besoin de tout contrôler, de tout ordonner d'en haut entre en contradiction avec la diversité des espaces et des populations à laquelle la commune et le département pourraient répondre. La grande majorité des partis, à commencer par le PS est d'accord pour appliquer les ordres de l'UE, d'autant que beaucoup souhaitent aujourd'hui, devenir conseiller européen. Les avantages financiers, les notes de frais confortables, la facilité à fainéanter en sautant les séances, n'étant évidemment pour rien dans leur envie de servir les français.

Les conseillers départementaux qui seraient élus en 2015 auraient donc pour principale fonction d'éteindre la lumière en sortant. On devine l'enthousiasme des décisions et l'intérat d'une programmation de l'action.

Douloureuse précision, l'ardoise du changement, de l'abandon de ressources humaines et matérielles, pour créer l'entité indéfinie et illusoire qui macère dans les cervelles du staff aux commandes du pays, restera encore une fois dans les mains des contribuables.

Ce qui n'empêche nullement cette disparition programmée de s'articuler avec une création Hollandaise, téléguidée par l'UE.

Les Métropoles

Cette entité, lancée par Hollande, est en train de sucer partout le sang de nos villes. Les transferts sont massifs, ils ont commencé dès le 1er Janvier 2015. On nous raconte que les Métropoles ne gèrent qu'une infime partie des dossiers du développement urbain. Alors pourquoi y a-t-il près de 130 élus dans le Métropole à côté de chez moi, dont bon nombre de représentants du peuple qui vont cumuler dans cette structure décisionnaire bâtie pour penser et ordonner le développement de nos villes, en dehors de tout contrôle citoyen. Ce, avec un fonctionnement qui représente un coût faramineux, rien que pour la décision. Il faut bien rémunérer grassement 130 élus (!). Lesquels élus au Métropole ont juste le petit défaut de ne pas être élus comme le sont les véritables représentants du peuple. Je ne sais pas chez vous, mais chez moi, ça n'a pas même été mis à l'ordre du jour des séances du conseil municipal.

Quand il faudra s'apercevoir que les Métropoles fonctionnent sur le modèle de la Commission européenne, en circuit fermé à tout contrôle citoyen, prenant ses décisions et les appliquant que nous soyons d'accord ou pas, il faudra également réaliser que cette machine kafkaïenne n'est pas révocable par un bulletin de vote.

Ainsi, pendant qu'on organise la fin des départements, on met en place la disparition des municipalités qui n'auront plus leur mot à dire, à terme, à court terme.
Ainsi l'UE n'aura que les interlocuteurs régionaux. Les besoins locaux, au plus près des gens, seront à la fois survolés par l'UE et ignorés par les Métropoles.

Bien sûr, quelques voix réellement indépendantes, réellement à gauche s'élèvent pour refuser ces choix anti-démocratiques. Elles sont peu nombreuses, dans les collectifs départementaux comme ailleurs. Il ne faudrait pas escompter un changement avec une poignée d'élus qui seront ignorés, contournés, voire corrompus très vite. La présence d'élus de Gauche au Parlement Européen change-t-elle quoi que ce soit à la marche de l'UE ? A t-elle freiné la Troïka quand il s'est agit de placer l'usure et les rentiers, dont Keynes réclamait l'euthanasie, comme vrais et seuls citoyens européens, ainsi que les citoyens romains l'étaient par rapport aux esclaves ?

C'est une double dépossession démocratique que les politiques au pouvoir opèrent dans notre dos. Il faut mettre fin à cette complète débandade des « représentants » du peuple.

Après des décennies à voter et encore voter, le français moyen doit bien constater que la situation empire, dans tous les domaines et que le pouvoir de gauche, qu'il a encore tenté de promouvoir l'a trahi, si complètement que l'incrédulité persiste encore dans une bonne partie de ce peuple de gauche, notamment chez les socialistes.

La fin des départements s'articule au mieux avec la montée des Métropoles. La faille démocratique devient gouffre et le vote demandé ne fera que l'agrandir.

Il faut donc hâter l'implosion de ce système. Refuser cette mascarade démocratique. Voter, aujourd'hui, réellement voter sera opérer un vote avec ses pieds. S'écarter, se mettre hors de portée de cette pseudo-démocratie qui nous broie, localement et nationalement, en refusant ces élections qui enterrent un peu plus la démocratie.