• Une autre politique II - fragments obstruant l'avenir

    La politique emportée par le tsunami Marché perd ses valeurs, les mots pour les dire, les hommes  pour l'incarner, les programme pour la réaliser. L'espoir est toujours là, et la force collective, la détermination de populations de plus en plus grandes, écrasées par le Zeppelin marchand, peuvent renverser la donne.

    Ce qui ne saurait cacher la force des éléments contraires, notamment du Profit, appuyé sur la part sombre de l'humain, la puissance des armes financières et la propension du Marché à profiter de tout, particulièrement des ravages qu'il provoque.

     

     

    Une autre politique II - fragments obstruant l'avenir

     

    Une autre politique II - fragments obstruant l'avenirù nous conduit cette politique vidée de sa substance, qui mute vers le dérisoire et régresse vers la force pour s'imposer ? Quels facteurs la modèlent et la dirigent. ? Questions qui n'apparaissent jamais, ou presque, dans les médias officiels subventionnés par l’État dictatorial néo-monarchique de Macron – sanctifié, à ses yeux, par à peu près 12% des voix réelles à la présidentielle - et tenus à 90% par des propriétaires richissimes avec une part majeure de la médiasphère autorisée (à s'autoriser) à ses pieds.

     

     

     

    Les lignes dominantes de l'évolution sociétale vont se poursuivre. Toujours plus de médiatisation, générant des mesures politiques réactionnelles, avec vade-mecum explicatif en temps réel. Toujours plus de mots pour des projets toujours plus autistes, puisque la parole politique n'est plus reconnue, ni même acceptée dans la fraction de la population qui subit les effets réels des actes réels qu'elle impose.

     

    Corrélativement, toujours plus de rejet, engendrant toujours plus de frustration, de refus du côté de la lame, et d'autoritarisme pour faire passer tout de même les lois, les règles, les dynamiques du pouvoir, côté manche, donc. Et toujours plus de mini-séismes corrélatifs à la corruption profonde de ce régime néo-monarchique, guidé par des personnages qui n'ont aucune valeur et beaucoup trop de privilèges ; des personnages volontiers vils, au comportement personnel douteux, quand il n'évolue pas entre obscène et parfaitement hypocrite.

     

     

     

    Les stats de la pauvreté déjà croissent de manière alarmante, l’ascenseur social est en panne, l'homogénéisation des villes se poursuit avec une éviction continue des populations incapables de payer les loyers, encore moins d'accéder à la propriété et financer la protection par les syndics de copropriété, ou suivre la hausse générale du coût de la vie, grâce aux actionnaires dormant affamés de dividendes qui règnent dans les multinationales, avec la bénédiction des gouvernements.

     

     

     

    A l'approche d'un changement climatique qui va redistribuer les cartes de la manière aussi peu prévisible que douloureuse, une double bunkerisation est en route.

     

    Territoriale, avec les métropoles « gagnantes » d'un côté, la périphérie perdante et oubliée, que décrit Christophe Guilly, contrariant la géographie néo-libérale de l'INSEE.

     

    Sociale, avec un accroissement des classes dépourvues de plus en plus de moyens financiers et de pouvoir.

     

     

     

    Société doublement éclatée, donc, obstinément privée de perspectives unitaires et d'amélioration collectives pensées et mises en œuvre par les gouvernements néo-libéraux successifs s'inspirant tous de Thatcher, ancienne PM de l'Angleterre, qui prétendait contre toute évidence qu'il n'y a pas de société mais des individus aussi seuls qu'indifférenciés.

     

    Cette société brisée aura toutes les peines à refaire du commun pour résister aux bouleversements climatiques que chacun pressent, autant que les scientifiques l'annoncent.

     

     

     

    Il ne peut en résulter que la remise en route de féodalités qu'on croyait rendues à l'Histoire et de révoltes également localisées, corsetées par le double bâillon de la longue habitude de la délégation, et du chacun-pour-soi obstinément infusé dans les têtes par le capitalisme.

     

    Ce qui débouche sur un horizon de mouvements sociaux privés d'ampleur et de force suffisantes pour renverser les pouvoirs qui se seront soigneusement entourés des moyens policiers, militaires et de contrôle général – reconnaissance faciale, multiples fichiers des déviants à l'Ordre...

     

     

     

    Cette dégénérescence de la démocratie ne sera stoppée que par ses propres excès. La Révolution française ne s'est mise à l'ordre du jour et déclenchée qu'à la suite d'une famine massive qui a provoqué des morts en masse.

     

    Faut-il que les pouvoirs soient assez indifférents, fanatiques pour en arriver là ?

     

     

     

    C'est malheureusement la dynamique du capitalisme, qui les sous-tend. Capitalisme dont les « démocraties » modernes sont des extensions, des interfaces entre le Peuple et la mécanique du Profit financier, qui est au cœur de la question, en France comme ailleurs.

     

     

     

    Profit augmentant aussi vite qu'il se détache de la réalité dans les marchés spéculatifs, de plus en plus puissants, - la capitalisation mondiale des seuls marchés d'actions était de 74525 milliards de dollars en 2018, alors que le PIB mondial était de 84740 milliards -, ce pouvoir nouveau fonctionne de plus en plus en mode auto-généré. Il ne peut prendre en compte les dégâts qu'il commet, par la nature même du profit, en contradiction avec les pertes que généreraient les réparations. Sauf si les réparations lui rapportent, réparations dont il circonscrit soigneusement la nature et l'ampleur.

     

    La logique veut qu'il crée, donc, encore plus de dégâts profitables, pour générer ensuite plus de possibles réparations profitables - qui se situent entre insuffisance et tromperie, en témoignent les marchés du carbone ou les partenariats public-privé, avec lesquels le privé se gave des deniers publics pour un service bien en-dessous de celui qu'offrait le service public si décrié.

     

     

     

    Dans cette spirale infernale, deux éternels gagnants : le profit et les dégâts. En grossissant un peu le trait, on peut penser que la maximisation du profit, en difficulté dans le régime courant d'accumulation grâce à la consommation, devrait se tourner de plus en plus vers la génération de dommages massifs, pour entrer dans un cycle de réparations ultra-profitables. Premier et meilleur rendement dans le genre, la guerre. Il n'étonnera personne que les ventes d'armes explosent.

     

     

     

    Encore une fois, ce capitalisme littéralement mortifère ne sera stoppé que par l'impasse planétaire sur lequel il débouche, puisqu'il conduira toute société au chaos, un état de guerre perpétuelle de tous contre tous, sur le modèle des USA, toujours guerroyant pour le respect de la Démocratie et l'exportation universelle des Droits de l'Homme. La croissance du nombre de conflits dans le monde témoigne déjà de cette tendance auto-destructrice à l’œuvre.

     

     

     

    Viendra un temps où la famine programmée, comme en 1788, provoquera possiblement une réaction générale. A moins que ce ne soit l'ampleur des populations éradiquées par cette profitable mise en guerre permanente de la planète.

     

     

     

    Au-delà de ces sombres possibilités, on peut se demander si ce rejet existentiel sera encore possible. L'état climatique du monde, notamment face à la montée des eaux et une agriculture rendue impossible, à terme, par la chaleur, dans les pays africains surtout, ne prendra-t-il pas le relais des guerres que les peuples, dos au mur, rejetteraient massivement, et n'ajoutera-t-il pas le deuil de la planète toute entière à celui du capitalisme tombé dans l’abîme de sa propre logique ?...

     


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