• Projet sociétal précaire

    Il est temps d'arrêter de se cacher, de faire des sourires et des gestes retenus envers ceux qui nous écrasent. La promesse qu'ils nous font à travers la contrainte féroce infligée aux hommes de la Culture vivante, c'est un monde d'intermittents.

    Mise à jour * en bas de page.

     

     


    Projet sociétal précaire

    Projet sociétal précairea République qui est nôtre a l'air tout à fait officielle, installée, digne et vénérable. C'est le fruit remarquable et plein de maturité d'une négociation séculaire, aux formes travaillées, aux résultats avérés. Alors comment accouche-t-elle d'un pareil marchandage de tapis entre gouvernement, Medef et syndicats s'acharnant encore sur le dos de précaires parmi les précaires, appelés intermittents ? Lesquels sont largement enfoncés par cette propagande de Marché qu'on appelle encore presse, ainsi le Parisien et Le Point usant de sondages bidons comme scuds sur ces cultureux qui empêchent d'esclavagiser tranquille.

     

    Après les secrets qui n'en sont pas, les dérapages trop fréquents pour n'être pas calculés, la déraison insouciante d'un quarteron élu sur le ressentiment et l'arrogance d'un groupuscule sans cesse conforté dans son autoritarisme et ses méthodes trop souvent maffieuses, le doute ne peut demeurer. D'autant que ceux qui prêchent les valeurs, nos bergers, notre sauvegarde républicaine s'écroulent sous nos yeux, en pleine corruption. On ne compte plus les écharpes souillées, du conseiller municipal au plus haut sommet de l’État.

     

    Ce qu'il faut reconnaître, après cette débandade générale, ce dogmatisme qui n'est que crocs, ces valeurs qui cachent l'ordure, cette République qui pue, sauf dans les quartiers qu'elle prétend stigmatiser, c'est que nous sommes tous : chair à canon pour ce qui ne se rapproche de nous qu'avec le fouet de la loi et le bâton de la police.

    Nous sommes tous autant que nous sommes, des intermittents.

     

    Faut-il des preuves ?...
    Tout est fait dans le secteur travail éliminer toute stabilité. Les activistes du Medef, avec l'active complicité de la gauche de trahison nommée Parti Socialiste, s'emploient à multiplier tous contrats précaires, tant dans la forme que dans les conséquences. Loin de dissoudre ce groupuscule nuisible on le salue, on va à sa messe d’Été, on reçoit ses visites le soir, on acquiesce à ses mensonges grossiers et itératifs et on le gave pendant que la plèbe meurt dans les rues.

     

    Un CDD, précaire de statut, produit de la précarité de vie. Tous les clignotants de subsistance comme d'investissement en l'avenir sont à l'orange pour chacun de nous, voire au rouge. Sauf naturellement si vous avez la chance d'être dans cette minuscule caste qui tient les rênes.
    De même pour les horaires de travail. La journée de huit heures et parfois plus, reine des trente glorieuses avec ses huit heures/midi, quatorze heures/dix-huit heures, est morte. On travaille tôt, on travaille deux fois, trois fois dans la journée, avec pauses loin de chez soi, sans lieu de repos de préférence. On travaille tard une semaine, tôt la suivante. Entre midi et deux la troisième.

     

    Le corps et l'esprit deviennent précaires dans leur fonctionnement, intimement et durablement perturbés par ces rythmes de travail qui partent dans tous les sens.
    La santé, physique et mentale, devient précaire à cette aune. Réussir à se construire une vie normale avec des rencontres à des heures possibles devient mission impossible. Il faudrait construire du lien entre des bulles de temps qui n'existent pas dans le même fuseau temporel Les couples se défont, les amitiés s'éloignent, le lien même ne peut se créer. La solitude s’accroît, les dépressifs sont légion, les décompensations débordent les services psy qu'on détruit d'ailleurs méthodiquement, parce qu'ils coûtent trop cher pour les analystes, experts, politiques et patrons connivents, bien décidés à tordre toujours plus les bras de toute une société et maintenir ainsi leur règne.

     

    A une vie sociale désocialisée, répond une reproduction matérielle de plus en plus incertaine, tendant vers l'effondrement pour cause de gel des salaires, tant dans le public que le privé.
    D'ailleurs, les beaux noms de métiers qui nous définissaient, pour partie, ont été et sont encore remplacés par des termes brouillés qui ne reflètent plus l'objet de notre art, ni notre niveau de compétence mais la prise compte informatique d'un être sans qualités et sans affectation définitive ni même réelle.

     

    La société dont accouchent les puissants ne portera qu'un nom : anomie. Elle répondra localement aux vœux du mouvement mondial du Marché qui doit s'affranchir des limites humaines pour se déployer dans sa vérité duale : esclavage et dévoration.

    *Mise à jour :
    A écouter de toute urgence ce débat sur France-Culture qui rassemble des responsables des intermittents, de gauche et pas connus. Une fois n'est pas coutume, cette radio ressemble à un vrai forum citoyen, malgré l'irritation de l'animateur qui fait tout son possible pour récolter les avis de directeurs de festivals, d'élus...Tous favorables à cette lutte, évidemment, ils donnent tous des solutions pour qu'elle soit enterrée et que les intermittents enfin rentrent dans le rang.

     

     

     


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