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Plage
A la force de ses machines, l'homme est parvenu à se faire sa petite niche à lui dans les immenses ères géologiques. A peine installé, il fait tant de bruit et bouscule tout avec tant de fureur qu'il va s'effacer bientôt lui-même de l'Anthropocène.
Inventaire poétique de ce qui devrait disparaître comme lui. Objets, idées, sensations, et idéaux sur le point de, ou déjà en chute dans le grand Déversoir. Aujourd'hui, la plage.
22 poèmes pour un Anthropocène étalé sur 220 années, ou à peu près.
ochers enfouis au fond des eaux
noyés sous le ciel gris de toute éternité
les vagues malaxent des boues remontées du fin fond des temps
la peur sait que ses tremblements ne soulèvent nul écho
la plage n'est plus
le sable crisse là où demain se décolle d'hier
la mer revient à elle-même
emporter ramener
emporter parasols et chateaux
ramener les étrangers de chair à leur boue
le vent ne piquera plus personne
la plage n'est plus
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Commentaires
j'aime cette fureur qui saigne et se déchire de ne pouvoir hurler plus haut!!!!!!