• PACTE : le cut-up patronal de la zombie nation en marche

     

    Dès le départ, le nouveau projet économique du quinquennat Macron, PACTE, est mal nommé. Pour qu'il y ait pacte, encore faudrait-il qu'il y ait au moins deux partenaires, ou deux groupes différents pour le sceller. Hors, autour de la table textuelle nous ne trouvons que le patronat et ses incarnations contextuelles : actionnaires et multinationales.
    Si le salarié apparaît, c'est entre deux portes (de sortie) pour apporter ses économies à l'entreprise. Quant aux chômeurs, précaires, burn-outés, cassés, oubliés et rejetés de l'entreprise, ils n'existent tout simplement pas dans la vision de ce pacte en solo.
    Difficile d'aller plus loin dans une telle asymétrie, un tel refus conscient des "partenaires sociaux". Sans oublier que ce projet est tout à fait illisible pour n'être constitué que de savants mélanges de bouts de loi antérieurs, pour accroitre la dé-régulation des entreprises et privatiser, encore et toujours...

     

    MAJ - 08/10/2018 - en bas de page

     

     

     PACTE : le cut-up patronal de la zombie nation en marche

    PACTE : le cut-up patronal de la zombie nation en marcheas d'introduction pour cet article, le texte de loi en question est déjà fort long. Long comme l'interminable projet de Macron, qu'il nomme PACTE. Pacte avec qui ? J'aurais bien une petite idée, en cinq lettres, commençant par « M ».

     

    A noter que le projet PACTE est rapporté par la Commission présidée par un certain Lescure, député des français à l'étranger, dont la déclaration de revenus laisse penser, avant même l'examen de ce texte, qu'il ne sera pas forcément hostile à ce qu'on peut déjà qualifier de hold-up patronal.

     

     

     

    L' « exposé des motifs » de la loi PACTE et l'explication des articles comportent 46 pages standard (1500 signes/page), 30000 mots et va dans les détails les plus enfouis de règles commerciales particulières à certaines activités ou process techniques. Difficile de ne pas croire que cette loi à été longuement pensé en amont et par des petites mains orientées patronat, qui ont étudié et reformaté tous les aspects de l'économie à leur idée, à leur profit, avant de faxer les textes aux députés. Députés qui n'ont pas matériellement le temps, ni les connaissances pour un texte aussi pointu, si on peut dire. Alors que la loi, à mes yeux, devrait donner un cadre général contraignant et libérateur à la fois, que les entreprises, les salariés, appliquent, déclinent adéquatement à leur situation particulière, leurs emplois, leurs statuts et leurs process.

     

    Le projet de loi lui-même comporte 92 pages standard, près de 60000 mots. Même constat que pour les « explications ». Question corrélative, quel député est capable ne serait-ce que de lire dans un temps phagocyté* par d'autres lois à examiner, le calendrier serré de l'Assemblée, et les autres taches qu'il a accomplir dans le cadre de ses fonctions. On est en plein délire.

     

    Qu'on en juge avec les deux derniers articles qui sont des rappels, sur plusieurs pages, d'autres articles faisant jurisprudence, avec série de coupes et rajouts dans diverses phrases, divers textes, lesquels sont toujours légitimés par le renvoi systématique à des lois antérieures. Ce n'est pas quelques jours, quelques semaines, qu'il faudrait pour comprendre, maîtriser, puis critiquer sereinement et du point de vue de l'intérêt général, une telle loi.

     

    Ce pénible pensum d'expert-comptable ou de documentaliste spécialisé, prouve, s'il en était besoin, que Macron ne veut laisser aucun espace à la discussion, décision par des échelons citoyens, et/ou intermédiaires. Indépassables pourtant, les syndicats, les prud'hommes, les CHSCT, les associations d'usagers. Ils sont sur le terrain, leur expertise concrète est irremplaçable, et ils forment des institutions majeures pour la République depuis ses débuts. Le texte proposé – en train d'être adopté par la zombie nation en Marche – est un mélange de théorie à la Friedmann, de servilité devant les Marchés et d'échos artificiels de lois qui ne répondent qu'à elles-même, dans un solipsisme reflétant parfaitement l'enfermement macronien.

     

    La verticalité, est la colonne vertébrale de ce projet qu'on croirait sorti d'un cabinet de consultant – et c'est sans doute le cas – pour aller au plus fin détail d'observation patronale d'une entreprise, dans le sens d'un downsising obsessionnel sur le dos des salariés, et d'un enrichissement des actionnaires, par une foule de petites retouches augmentant ceci, diminuant cela, toujours élargissant le territoire des patrons et des fortunes accrochées à l'entreprise vers une impunité dérivant d'un pouvoir sans contre-feu.

    On a un texte tout à fait déséquilibré, complétement asymétrique, qui n'exprime qu'une voix, celle du patronat, du capital dans sa brutale hégémonie qui ne supporte ni contradiction, ni partage. La présence même des salariés, des syndicats, des chômeurs, tout l'environnement réel de l'entreprise est évacué, pour ordonner des agencements comptables pour un projet idéologique qui va encore accroitre la main-mise du privé, de la finance, des multinationales. Bref, l'inverse, tant politiquement qu'économiquement, de ce qu'il fallait faire.

    Cette politique continuée, accentuée sous Macron, engendre déjà un chômage massif, croissant, une paupérisation qui explose, une dette qui ne cesse d'augmenter – bientôt à 100% -, bref un échec total, gravissime, dans tous les domaines économiques, sociaux et politiques sur lesquels Macron avait prétendu réussir, en mettant à bas la « vieille politique ». Il fait de la politique encore plus vieille qu'avant, obtient des résultats désastreux et persiste vers la ruine à l'aide d'un parlement zombifié.

     

     

    * On trouvera ici l'activité moyenne d'un député (2ème tableau) – qui doit être à l'origine des lois et à la manœuvre dans leur rédaction.

     

     MAJ 08/10/2018

     

    Les articles 49, 51 et 52 on été adopté par l'Assemblée Nationale : privatisation totale d’Aéroports de Paris, de la Française des jeux et d’Engie, ainsi que articles 57 à 60 relatifs à l’Épargne Salariale et l’Actionnariat Salarié. Les zombies marcheurs continuent à voter les yeux et l'esprit fermés à toute remise en cause de ce délire ultra-libéral.

     

    Pour ce qui est des privatisations, l'autocrate élyséen et son staff n'ont rien appris du passé, ou ils s'en moquent.
    Il suffit de revenir sur un funeste précédent : la privatisation des autoroutes. Résultat, les tarifs pour l'usager ont explosé et les multinationales autoroutières ont toute latitude pour couvrir le territoire de ce système de rançonnement autoroutier qui détruit la biodiversité, augmente la pollution, malmène les paysages et ruine des villages entiers, non-desservis par les autoroutes. 

     

     

    L'actionnariat salarié ne concerne qu'une infime minorité de salariés, les cadres sups, c'est une mesure pour la poignée d'électeurs macronistes et surtout pour faire entrer dans le paysage l'idée qu'une entreprise peut constituer un placement sûr. Alors que du jour au lendemain rachetées, coulées les entreprises sont tout à fait précaires aujourd'hui, comme le salarié lambda qui ne restera jamais assez en poste dans une boite pour penser à économiser et encore y placer sa famélique épargne.

    Laquelle épargne salariale ne peut concerner, et pour cause, ceux qui sont au SMIC, - la grand majorité des employés des multinationales qui tiennent l'économie du pays -, ni les temps partiels - en forte hausse dans tous les secteurs d'activité.

     

     

     

     


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