La marche de l'humanité vers la Souveraineterre continue...

ne chose publique à portée de sabots d'acier

se tourne vers la pluie toujours larmoyante

elle en a assez des cris des sabots et des trous

alors la pluie sais-tu pourquoi je suis vieille

alors la pluie sais-tu pourquoi je suis maltraitée

alors la pluie sais-tu pourquoi je suis piégée

la pluie pleure un bon coup au présent

le présent ramène la lumière et les ombres

maintenant et peut-être même demain

en fait la chose publique est l’œuvre et l'espérance

de tout le monde

en fait la chose publique est l'insupportable innocence du monde commun

la pluie range ses accessoires trempés

la chose publique roule jusqu'à son coin de trottoir

la pluie a tout un avenir de larmes

la chose publique aimante quelques passants attardés

quel passé déphasé quel présent pesant

quel avenir peut survenir

quand on est une chose inerte

quand on est une foule solitaire

on la sabote d'acier

on la ride jusqu'à centenaire

on la croque en jambes massivement

la chose publique attend seule sous la pluie et souvenirs à peine en tête

la chose publique qui ne se reconnaît plus à l'ouest du temps

là où les horloges clinquaillent

là où les robots saignent où on leur dit de faire