• Les Visibles

    L'affaire Saal* n'est que la plus récente ébauche d'un autre monde sur nous appuyé de tout son poids.

     

    *Agnès Saal, comme présidente de l'INA, aurait dépensé 40 000 euros de frais de déplacement en dix mois alors qu'elle bénéficie d'un chauffeur et d'une voiture de fonction, et son fils aurait fait de même pour 6700€, sans raison apparente autre que son caprice personnel.

     

    Les Visibles

     

    es révLes Visiblesélations se succèdent sur la corruption endémique des élites, depuis les privilèges institutionnels – cumul des mandats -, les semi-structurels – privilèges pérennes des poussahs de l'Académie Française -, et la flopée de complaisances diverses pour les membres et affiliés de ce qu'on ne peut nommer autrement que Caste, champ fermé disposant de critères d'entrée, de rétributions et de récompenses qui l'exemptent de la loi, de la vie commune.

     

    Pour cerner la population exacte de ce petit groupe à l'immense influence, parler des « riches », des « politiques », des « médiacrates » ou des « people » ne suffit pas. La Caste intègre et promeut des gens de ces univers-là, mais pas seulement. La seule caractéristique qui relie ses adeptes semble être le pouvoir – puissance et influence-, et le Signe qui le manifeste aujourd'hui, la visibilité.

     

    Le puissant le plus dans l'ombre laisse immanquablement la trace de son existence et de son pouvoir. Il sera, un jour ou l'autre tracé et portraituré par un ou plusieurs médias, ne serait-ce que pour signaler son influence souterraine. C'est la vocation des médias, illuminer. C'est le Signe du pouvoir que d'apparaître, même brièvement, même sous forme d'images fallacieuses, tronquées, forcément tronquées par les habiles serviteurs. Ainsi, la Caste à côté de nous, pourrait et devrait s'appeler la Caste des Visibles.

     

     

     

    Ceux-là, ils sont réels tandis que nous existons dans la certitude de n'être rien ni personne. Ils sont à côté de nous, mais une muraille nous en sépare. Son matériau est fait du matériau que Paul Auster emprunte pour qualifier la solitude, car « la solitude est un cercueil de verre ».

     

    Les Visibles nous renvoient fatalement à notre solitude aliénée, notre séparation entretenue, car la lumière qui les éclaire et les relie se nourrit de notre labeur parcellisé, qui nourrit notre servitude d'individus séparés de leurs semblables. Tandis que la nuit s'épaissit autour de nous, la vie dans le Royaume devient chaque jour plus facile, légère, apaisée et détachée des contingences.

     


  • Commentaires

    1
    Écume blanche
    Jeudi 21 Mai 2015 à 23:59

     Tu as raison, mais devons-nous vivre dans la désespérence.


     


    J. B.

    2
    Vendredi 22 Mai 2015 à 08:44

    Non, nous pouvons résister en dénonçant les pratiques et surtout le système, avec nos petits moyens. Et refuser de l'alimenter par nos votes, par toutes les participations que nous demande la Caste, symboliques bien souvent. Il faut le vider. Autre raison de se ne pas désespérer, de plus en plus de gens perçoivent le monde Visible et veulent casser la machine électorale qui le rend lui donne un atour légitime, comme la machine productive dans laquelle il se gave.

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