Retour sur le vocabulaire de la techno-science. Il est tellement riche, contrairement à tous ces arpenteurs de pages qui font du rêve avec du vent mauvais.

L'idée est toujours de poser quelques-uns de ces monuments textuels comme barrière et guide à la fois, pour voir vers quel chemin le vocabulaire de la géométrie ou de la physique conduit, comment s'exprime la tension entre humanité et représentations théoriques.

La série devrait comporter 24 occurrences, ou plus, le voyage étant le chemin. 

 

 

 

e cancre le plus absolu, celui qui dit « non » comme une prière de tout son coeur en jachère, connaît son théorème de Pytaghore, parce qu’entre trois traits, trois angles qui se tiennent la main, y a forcément un lien.

 

De là, revenir à l’hypoténuse, c’est un jeu d’enfant.

 

 

Ceci dit, j’ajoute j’ajoute toujour un « h » à hypoténuse, pardon, à hypothénuse.

Peut-être qu’il y a un « h » dans le nom qui n’est pas nom pseudo. Ce « h », tout le

monde l’oublie, qui veut écrire ce nom. Mais pourquoi voudrait-on écrire mon nom ? Les

cédédés de l’État fantôme disent en avoir besoin pour remplir les cases vides d’une autre

géométrie.

 

 

 

hypo

 

 

 

 

                      ténuse

 

 

                                              hypo

 

 

                                                               thèse

 

 

 

                                                    hache

 

 

                                         signé

 

 

                                moi

 

 

 

Figure ainsi, en creux, l'enfilade des points sensibles. Représentant gratuitement

l’improbable rencontre entre la figure hypoténuse et mon équation personnelle, j’oublie

ce qui devrait se glisser, d’imprimer sur la ligne H qui n'est pas dessinée (bitoniau à

dessin introuvable). Elle fait évidemment office de compromis entre le défilé des jours et

les incendies aléatoires qui viennent ponctuer. Elle serait si fine, cette ligne barrée d’un

côté comme de l’autre, depuis le mois de Janvier où je suis né, jusq'à une certaine pause

dont je ne sais vraiment si je l'ai déposée par là, ou si elle continue à me tirer à elle.

 

A Paris, où je n’ai jamais vécu plus quatre mois, c’est-à-dire le temps de mémoriser le

plan du métro dans ses grandes lignes, le temps d’imaginer qu’au coin de cette petite rue

du 14ème arrondissement il y aurait plus tard un long présent, qui n’aurait pas d’avenir.

 

 

Dans les cases figurant la gracile tentative de donner sens, de faire lien entre deux essais

fondamentalement divergents, je poserai à peine

 

 

             gracile

 

 

                                  innocent

 

 

                                                     ping-pong

 

 

                                                                            enfantent

 

 

                                                                                                 muet

 

                                                                                                                    gifle

                                                                                                                               

                                          RER

 

                                                                                                                                                 pause

 

 

 

Les poètes, à l’exception merveilleuse de Prévert, sont insupportablement sérieux. Leurs

petits doigts fragiles soulèvent à chaque battement de cœur un égo des plus lourds.

 

Alors que l’hypoténuse c’est le fameux mi-alouette, mi-cheval. Mi-hypo, mi-ténuse. Ça

va, je tire à la ligne vers les angles qui s’éloignent à pas de scaphandriers. Il faudrait

conclure, me dit la géométrie, toujours très civile, même si les militaires… Je ne vous

ferais pas une lettre, ni même une supplique. Hypoténuse est une tache impossible, et à

l’impossible...