• Et mon cul sur la commode*

    Des médias, des politiques, de l'argent, des politiques, de l'argent, des médias. Et aussi des politiques et des médias.

     

     

    Et mon cul sur la commode*

     

    Et mon cul sur la commode*es médias, aujourd'hui, ne cessent de chercher la bonne accroche, le slogan vendeur, le titre qui paye, quitte à lui accoler un article vide ou une émission indigente. Accroche qu'on retrouvera plus ou moins dans chaque titre de journal ou de télé, le lendemain si ce n'est le jour même. Se forment des modes à base de mots soudain omniprésents, incontournables. Voire de préfixes. « Néo » a eu son heure d'exposition, hier c'était « post », demain un autre.

     

    L'important n'est plus – s'il l'a jamais été – de restituer une part de la réalité fidèlement, mais de stopper la course de plus en plus erratique du potentiel client.

     

     

     

     

     

    Qui se souvient des odes régulières à « la liberté de la presse » rythmant les années encore en équilibre, avant le basculement dans la marchandisation la plus atroce ? A cette époque il y avait encore de véritables écoles de journalisme. Les médias se voulaient rempart contre la dictature, dernier contre-pouvoir avant « le goulag », incarnation du « public » - sous-entendu de Monsieur-tout-le-monde, version dépolitisée du citoyen . On eut Pompidou, le faux débonnaire, puis Giscard, premier président à se mirer dans les médias, à user de ficelles populistes grossières – devine qui vient dîner à la maison. Et, dans mon souvenir, premier politique aussi à saluer la soumission au prélude idéologique à la dictature de marché comme une modernité, sans jamais cesser de populariser le recueil de fables du bulldozer multinational qui allait tout emporter dans la maison républicaine, jusqu'à ses valeurs cardinales. Plus tard, Mitterrand sembla remettre un peu sur pied l'Histoire et la Mémoire, arrêter de solder le pays à toute canaille munie d'un gros carnet de chèque et d'un bataillon d'actionnaire. C'est un peu oublier que l'icône du PS fut pour Reagan un allié fidèle, pro-OTAN et qui s'exécuta quand il fut temps d'arrêter les plaisanteries citoyennes, de changer la vie en pire avec le tournant de l'horreur économique sous la houlette de responsables, jamais coupables de rien, Fabius et autres Delors.

     

     

     

    Époque depuis longtemps révolue. L'hydre du tout-marché a pris tout ce qu'il y avait à prendre, ou presque, saccageant les espaces citoyens, collectifs qui tramaient la société toute entière, en faisait un espace de progrès humain, d'espérance individuelle et collective.

     

    La presse écrite ou audio-visuelle est (tré)passée, entre autre grâce à l'action délétère du CSA.

     

     

     

    La représentation agonise derrière les mercenaires médiatiques, tout le monde s'en fout dans le monde des visibles. On rirait à voir les retournements de veste de toute la faune à écharpe tricolore et autres impatients médiatiques. Leur transparente envie pouvoir, de gloriole, les rend insouciants, même du mépris définitif qu'ils suscitent. Petit monde répugnant jusqu'à l'absurde, au service d'intérêts étrangers au bien public, et surtout de leur portefeuille, de leurs petites douceurs et celles de leurs clans.

     

     

     

    On en vient au cœur, à la racine de la dérive. L'argent. L'argent qui fait vivre somptueusement les Mulliez, Fillon, les Macron, les Dreyfus, les Collomb, les Royal, les Bayrou, les Arnault, les Villepin, les Sarkozy, les Hollande, les Bartolone, les Fabius, les Drian, tout petit monde dictatorial à hauteur d'ISF, le plus souvent bien au-delà. L'argent du renoncement, l'argent qui prend les valeurs, les décisions, l'argent qui fait les programmes. L'argent en masse, mais pas pour les masses.

     

     

     

    Le monde médiatico-politique sursaturé en valeurs et postures de droite et d'extrême-droite ne lui fait aucun cadeau à Mélenchon depuis qu'il a ramené un programme et des valeurs à la Gauche. A l'Assemblée, feu à volonté sur Mélenchon et la poignée de FI qui l'entourent. Idem dans la presse, naturellement. Et le Canard Enchaîné, ce même canard où les Porquier, les Angeli, les Emptaz donnent des leçons de journalisme à tout le monde, ben oui, on y casse chaque semaine copieusement du Mélenchon et ceux du groupe FI à l'Assemblée à chaque numéro, bien plus que ne le sont les tenants de l'ordre. De l'ordre qui permet le non-lieu pour un Pérol, l'ordre qui n'a va claquer un demi-million d'euros pour s'en aller piquer-niquer à Versailles avec le nouvel Élu, l'ordre qui torture et tabasse les pôv cons des cités, l'ordre qui va rogner sur le livret A pour que les pauvres perdent leurs misérables économies en les plaçant dessus, l'ordre qui peine à trouver copines et copains qui ne soient pas corrompus jusqu'à l'os par l'argent et le maître US. Ça vaut bien 5550000€ de subvention/an hein, amis Enchaînés ?...De toute façon, le Canard est un journal de droite qui n'aime rien tant que l'économie de Marché et cette verticalité du pouvoir qui transperce la République depuis si longtemps. Il a beau maquiller le cadavre de bonnes enquêtes sur cette pourriture au quotidien du patronat, ou de quelques canailles borderline du côté de Neuilly ou Levallois-Perret, ça se hume entre les lignes.

     

    Ce qui ne signifie absolument qu'il faut lire les torche-culs de Dassault, Niel et autres Drahi.

     

    * L'expression a plusieurs définitions. J'en prends trois – tirées du Wikitionnaire.

     

    • Balivernes.

    • En train de défendre son bien, en restant figurément assis dessus.

    • (Théâtre) Prêt à jouer n’importe quoi comme pièce.

     

     


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