La rue est un univers qui progresse vers l'étang. L'étang est un purgatoire où les compteurs sont définitivement mis au rancard. L'inimaginable traversée nettoie les êtres en vu du Paradis.

n nouveau flot spectral violet frôle ma carcasse penchée vers sa destinée

gorgé d'un pouvoir que nul vivant ne peut ignorer

origine, destination, personne n'en a idée

le flot ne viendra pas m'investir aujourd'hui

je lorgne prudemment les espérances noyées qu'il recèle

qu'il vienne à moi, m'enfouisse dans sa lumière, je n'ose le vouloir

cueillir dans ses vagues une goutte, un écho de ma raison d'être

aujourd'hui me longe, m'ignore, garde ses trésors et ses pièges

pour avoir déjà erré en son sein, je sais la révélation et la peur

mon œil perçoit spectres et bouts d'être capturés

parias aux formes contournées, étrangères

ils m'ignorent, leur terre maintenant inimaginable sous peine de folie.

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La rue est sacrée, personne ne la connaît mieux que moi

chacun a la sienne et personne ne partage

des milliers de visages, des milliers de rues singulières

dans les discours au fond du vin et de la transe

une rue commune tremble au bout de nos nuits, comme un songe sacré

on s'éveille la tête désordonnée, le corps mangeant le goudron.