• COVID une bataille anthropologique

     

     

    La gestion désorganisée, marchandisée, autoritaire de la crise COVID génère une opposition de plus en plus forte, de plus en plus évidente, de plus en plus légitime contre ces forces officielles qui imposent des solutions toujours dans le même sens. Bataille centrale dans la confrontation anthropologique commencée depuis plus de deux siècles et venant à son terme, puisque si l'évolution climatique se poursuit inchangée, le combat cessera faute de combattants. Si les adversaires du COVID comme arme de marchandisation et soumission massive sont vainqueurs, ce sera une victoire anthropologique majeure...

     

     

    COVID une bataille anthropologique

     

    Professur COVID et Mister Marchéujourd'hui, sur fond de masques, tonne une querelle entre les amoureux du serment d’Hippocrate et les professeurs/profiteurs de la techno-science qui voient/veulent un monde où la valeur médicale se confond avec le rapport financier, pour former une boucle de rétroactions fermée sur elle-même. Leurs atermoiements, les dénigrements de certains aventuriers sauvant des gens « à l'arrache », leur crispation sur la valeur scientifiquement affirmée d'un médicament cachent mal une sélection, de fait, de la Santé permise et de celle qui ne l'est pas. Qui peut soigner et qui est interdit de guérir, bien en-dehors de critères médicaux ou de souci de la vie humaine. Les EPHAD transformés en camps de rétention pour mortalité massive, l'ont démontré de la plus triste et la plus douloureuse des manières.

    A ce jour, personne n'est encore sanctionné, ne serait-ce que mis en examen. La justice se tait, laissant libre cour à cette étrange Santé qui choisit de faire mourir pour préserver certains médicaments, pour éviter de revoir les conditions et personnels de soin, pour éviter de se donner les moyens d'agir, en attendant benoîtement qu'arrive le héros sonnant et trébuchant. 

     

    Personne ne semble voir que le serment d'Hippocrate, base de la médecine, ne fait aucune référence à des gains qui serait associés à des guérisons. La valeur qui traverse le texte est claire : l'intégrité, le soin pour tous et sans calculs. Le médecin, fantassin de la médecine affirme en prêtant ce serment « Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté ».

     

    La valeur anthropologique de ces mots, même si elle revêt encore une grande importance pour les médecins, est forcément ligotée par l'argent à la clé du développement des moyens de soin.

     

    Cette entrave qui ne fait se renforcer – on a vu combien de médecins, parmi les plus émérites, sont liés par la conception biface du soin, rapporter et soigner – ne peut laisser demeurer le serment d'Hippocrate que comme vestige inoffensif. La médecine est devenue une branche très profitable de la techno-science. Laquelle avance de plus en plus vite, aiguillonnée par la science et poussée par ceux qui profitent le plus des découvertes.

     

    Ce divorce progressif entre un bulldozer techno-financier et le médecin de terrain ressemble furieusement au divorce entre le citoyen, avec d'anciennes valeurs pour tout bagage, et le politique converti aux calculs coûts-bénéfices, professant ce qu'il croit que l'opinion veut entendre. Un homme sans qualités, finalement délesté de la politique, dans ce qu'elle signifiait avant comme engagement, acteurs collectifs et objectifs sociétaux, avenir partagé en suivant le fil d'une morale indivuelle étendue comme éthique à l'ensemble de la société.

     

    La société n'est pas sourde, la société n'est pas aveugle, la société n'est pas totalement massifiée. Elle commence à vivre une involution générale que le confinement caricature, mais préfigure. Les apprentis-sorciers ont failli et l'homme va disparaître sous le poids et les exigences de ses créations. La grande majorité des populations va se retrouver dos au mur, s'enfonçant dans la spirale de la pauvreté, orpheline des institutions dont l'ordo, le néo, le turbo capitalisme veulent la fin.

     

    Les institutions sont, aujourd'hui, un frein central à la marchandisation totale du monde, au rapport marchand dont le fondement est vendre à un prix sans limite quelque chose qui ne vaut quasiment rien. Les vigiles, les filtres sécuritaires placés devant les portes des institutions d'aide – hopitaux, CAF, Sécu, CCAS et autres – expriment la pression, l'ordre général donné par le Marché, via les visibles, de cesser le soutien, de cesser la médiation, d'en finir avec l'entraide. Laquelle entraide signifie encore société, signifie que l'un compte pour l'autre, que l'empathie est encore à l’œuvre, qu'il y a société des gens parce qu'il y a au bout du bout une espèce humaine. Concrètement, parce que si on n'aide pas l'un, le jour d'après l'autre nous ignorera.

     

    Ce que Thatcher, l'ancienne PM anglaise, rejetait absolument, en tant que fanatique représentante de la religion marchande qui montait, avant-garde du monde déshumanisé, n'hésitant pas à donner corps, ou plutôt mort, à ce qu'elle professait, en brisant la révolte sociale avec une violence digne d'un parrain.

     

     

     

    La bataille du COVID cache, paradoxalement, la bataille des chiffres contre le soin, contre le souci de l'autre; la bataille des chiffres cache la volonté de chiffrer le monde, le cartographier pour reléguer les territoires. C'est une bataille anthropologique majeure. Elle touche à la vie même, c'est pour cela que l'espoir demeure que les forces du Marché, en l’occurrence réellement les forces qui jouent la Mort pour l'Argent, soient battues. Une défaite qui ouvrira les yeux parce qu'elle sera comme une guérison, comme une sortie d’hôpital, comme l'ouverture des portes de la prison blanche. Comme un reset général pour (re) commencer à vivre, à l'échelle mondiale, en rejetant et condamnant tous hommes et institutions dévoyés, détournés de leur, de notre humanité.

    Restons vivants.

     


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