• Apothème

     

    Un peu écrasé par l'autorité du vocabulaire de la techno-science. L'idée est de poser quelques-uns de ces monuments textuels comme barrière et guide à la fois, pour voir vers quel chemin le vocabulaire de la géométrie ou de la physique conduit, comment s'exprime la tension entre humanité et représentations théoriques.

    La série devrait comporter 24 occurrences, ou plus, le voyage étant le chemin. 

     

     

     

     

     

    Apothème’apothème partage en deux segments un segment initial. Comme si la vie n’était pas suffisamment compliquée. L’apothème marque le partage équitable d’une ligne imaginaire finie. La géométrie postule des lignes imaginaires finies, et infinies. Ces lignes évoluent dans l’espace, lui-même infini. Elles se ressemblent, ou pas, s’assemblent, ou pas.

     

     

     

    Regardez-les s’allonger, se rétracter, s’entendre et s’assembler lentement. Dans l’espace noir, valsent les impalpables tracés d’un blanc irisé. Le temps de calculer la nécessité d’une coalition, d’une conjonction. Ou pas.

     

     

     

    Avant la nuit, nous avons la lente consolation de gros nuages rosés, en partance pour le néant, avant nous. Avec la géométrie, nous avons l’espoir de tout reconfigurer, de saisir le monde las et perclus, de nous attraper au point exact où notre cœur saigne et de dire attendez.

     

     

     

    Attendez, reculez. On figure désespérément l’attente, la pause dans les pas de deux soudain brouillés et brûlants. L’amour est une terre bien au-delà de la jouissance. L’espoir des lignes veut contourner le néant pour dessiner les cieux. L’amour est un espace où le big-bang ne peut avoir lieu.

     

     

     

    Apothème, écarte-toi en douceur, s’il te plaît, ne bouscule rien dans l’ordonné chaos d’ici-bas. L’amour est un Lexomil à effet trop tard, sais-tu. Les parallèles ne s’accouplent décidément pas.

     

     

     

    Apothème, écoute-moi, tu n’es pas seul à chercher dans le vide infini qui tu nommeras femelle, qui tu nommeras mâle. L’amour est une balle dum-dum imaginaire qui tue au moins deux personnes en même temps. Apothème, apothème, là-bas, c’est la lune pleine bronzant sous les étoiles. Apothème, apothème, regarde. Regarde cet enfant sans yeux qui joue dans la poussière organique tombée des sarcophages. Orphelin de l’amour, segmenté de naissance, veux-tu qu’il te remercie ?

     

     

     

    Apothème, ta ligne distendue ne sait toujours pas qu’il y a un ciel et puis un enfer qui jouent aux dés. L’amour enchante cellule par cellule la ligne imaginaire qui traverse les amants pour les souder. Voilà l’univers réconcilié, comprends-tu.

     

     

     


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