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    Les nombres comptent. Les nombres font signe, ou symbole. Repères personnels et collectifs. Inventaire poétique de nombres qui, pour moi et pour d’autres, furent plus que de simples chiffres.

     

    Nouvelle série dont le nombre d’occurrences reste à déterminer.

     

     

     

     

    46 ’an 2000 est tombé un quarante-six ans juste, juste décidé d’être quarante-six ans, juste au pic du deuxième mille de l’espèce mienne. L’orbe du millénaire doublé a bousculé mon intime durée. Décidé d’être autour de quarante-six pétales plus ou moins bien formés.

     

    Quarante-six ans à attendre d’avoir la marée. Mes amantes ont crié encore, puis amen. Le soldat de l’ordinaire a cherché, autour de sa sombre silhouette, des pistes étoilées.

    A quarante-six ans les pleurs sont devenus très secs. Il est trop tard pour mourir, mourir saloperait l’horloge glorieuse au fronton de cette tête évadée, la mienne, que je suis bon gré mal gré avec ce corps qui passe devant quand ça lui chante. Il est moins tard, finalement, c’est ce que je me suis avoué, à quarante-six ans quand le silicium pétait dans tous les sens et les crieurs annonçaient un miracle pour tous, à crédit.

     

    Alors, soixante-sept. La neige s’appelle présent, elle tombe aujourd’hui et peut-être demain elle ira implorer le soleil. En attendant, elle tombe et même pas mal, la terre est douce pour elle, quelque part la terre est douce.

    Quarante-six ans, c’est presque comme soixante-sept. L’horloge me comprend. Je ne compte plus, moi, je me souviens. Je marche dans la neige, et peut-être tombe-t-elle sans savoir que j’avance comme elle, avec la gravité. Et peut-être n’a t-elle pas oublié qu’il y a eu comme un pentacle sur son chemin venu du ciel, un pentacle de quarante-six flocons.


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