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Vers la lumière
Pour donner forme intelligible aux navires écorchés cinglant au fond de notre esprit, nous avons par bonheur des ambassadeurs nombreux, souples et disponibles : les mots.
es mots tremblent toujours au bord de la lumière
au bord de l'étang blanc
un soupçon de clarté, ils s'éveillent
le feu, la chaleur, la vie
il suffit que l'aube s'étire doucement
alors ils s'élèvent sur la page
là ils sont, là ils psalmodient
la grâce sur le monde
l'impossible silence de la nuit
les mots peut-être me cachent des choses
mais tant que brille le bout de mes doigts
j'ouvre la porte
entre la lumière.
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Commentaires
Carmen, je crois avoir fait ce poème pour rendre aux mots au mots un hommage personnel, qui tient, comme tu l'as bien vu, à leur place dans ma vie. Et pour suggérer que la déconstruction à l’œuvre des formes poétiques sape peut-être la puissance des mots.
Puissance qui tient à leur liaison. Les mots marchent, dansent ensemble, comme une force collective bosstée par la musique...Ce qui nous invite à créer d'autres danses, d'autres cadres, d'autres musiques à la fois canalisantes et souples, comme l'ont été pour leurs époques, la rime, le vers, etc...Ou les revisiter en les dotant d'une nouvelle charge, pour encore libérer la puissance des mots, de l'humanité qu’ils transportent.
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Parfois ils peuvent même être veilleuses dans la nuit. Ton poème me fait prendre conscience que même si le jour est sans lumière, la lumière poétique l'habite (garder cela à l'esprit).