• Sixième conférence de presse de l'autre Président des riches

    Conférence de presse N°6. Décryptage furtif, rebelle, légèrement sarcastique.

     

     

    Sixième conférence de presse de l'autre Président des riches

     

    Sixième conférence de presse de l'autre Président des richesixième conférence de presse de François Hollande. Après la rentrée parlementaire, la rentrée littéraire, la rentrée scolaire, la presse attendait la rentrée présidentielle. Voilà, c'est chose faite, le président s'avance, costume gris PDG, regard bonhomme. « Ca va bien se passer, vous verrez ». Nous n'en doutons pas.

     

     

     

    Depuis le début année 350000 réfugiés en UE. La crise est « dramatique », « grave », c'est « le devoir de la France » de réagir. Le Président répète les termes et la valeur du droit d'asile. Le Président propose un mécanisme « obligatoire ». L'UE va prendre 120000 personnes sur 2 ans. Un tiers des réfugiés arrivant en 6 mois.

     

     

    Mettre en place des contrôles, identifier, enregistrer, c'est ça être efficace et « accueillir ceux qui relèvent du droit d'asile » . Et les autres, ceux qui n'ont qu'une vie sous les bombes, sous la botte de la soldatesque, dans la misère, les enfances saccagées, l'avenir sanglant ?
    Il conviendra, selon le Président, de les « raccompagner de façon digne ». C'est la condition pour « accueillir les réfugiés avec dignité ». Donc, pour établir des camps avec les bons réfugiés implique se débarrasser en douceur des faux, de ceux qui ne sont que civils perdus dans les guerres serait la condition pour se montrer digne en UE.

     

     

    Pour éviter les exodes « massifs » de demain, il ne convient pas de régler les pénuries économiques et les conflits politiques dans ces pays, non. Il est urgent de remettre sur le métier la méthode US, une aide humanitaire « massive », qui n'a jamais créer que des pays ruinés, à l'économie démembrée, aux populations affamées encore plus et de manière permanente. Plan Marshall de boites de lait, et de rations alimentaires, pour faire de belles images de syriens qui remplaceront avantageusement les biafrais d'avant.
    On a le droit d'aller là-bas en tant que multinationales, prendre les richesses qui ne sont pas à nous, saloper des pays comme un porc sa bauge, dicter la politique de pays souverains, françafriquer tout un tas de contrées, installer des barbares minables à la tête de royaume d'opérettes. Mais opérer une transition coordonnée par l'ONU, à l'échelon mondial, avec en première ligne les pays occidentaux ?...Non. On vous balance un plan Marshall, corned-beef, Algeco et débrouillez-vous pour pas garder vos bateaux et vos crève-la-faim. D'ailleurs, précise le Président, ce ne sont pas les pays du Nord qui sont responsable des migrations, mais les pays du sud eux-mêmes « contrairement à ce qu'on entend ». Le Quatar l'a bien compris, qui n'accueille que les dollars et les euros demandant à rejoindre ses coffres. Les USA ont un pied dans pratiquement chaque pays de la planète mais refusent le moindre réfugié.

     

     

    Conférence internationale à venir. Le Président promet un débat aux Parlement sur les réfugiés, mais à quoi bon, finalement, puisque « nous connaissons les causes de ces malheurs ». Ca va mieux en le disant, les causes, qui se résument à une seule. Elle est très grande cette cause, c'est l'échelon le plus grand, dans le mauvais : la MENACE. La même que celle qui fait fil rouge dans la conférence de presse N°5. Étonnant, non ?

     

     

    « Le terrorisme, la guerre » il faut les combattre. Il dirait même dire plus, il faut les combattre. C'est chose faite avec Vigipirate au taquet, Sentinelle adopté, la loi flicage intérieur développée, la lutte contre les vilains idéologues barbus intensifiée. C'est gagné, les réfugiés vont rester chez eux, ou partir aux Canaries. Et pour les réfugiés qui ne voudraient pas comprendre que les manœuvres de troupes et la surveillance de Facebook ou Twitter leur donnera mécaniquement à manger et un toit chez eux, là-bas, sans coup férir, il faudra les raccompagner poliment jusqu'à leurs ruines ou leurs bidonvilles, c'est selon. Et continuer à combattre le « fondamentalisme », « la haine ». Heureusement, les réfugiés , qui comprennent combien la France fait d'efforts pour les tenir à l'écart d'un pays où des millions de barbus louvoient dans l'ombre pour égorger femmes et enfants à toute heure, nous aiment et aimeraient pouvoir convier François Hollande pour chaleureusement lui offrir une couverture de survie ou un croûton de pain.
    « Dès demain » à l'aube des « frappes contre Daesh » seront menées. Les USA n'en finissent pas de s'apercevoir que leurs attaques aériennes – comme le relate le Canard Enchaîné – semblent tout à fait inefficace. Mais sans doute les Mirages français valent-ils mieux que les réguliers revers subits par la plus puissante armée du monde, qui a trouvé un nouvel Afghanistan dans sa guerre éternelle.

     

     

    COP 21, c'est pas prêt, pas financé...Mais la France « doit être forte » pour réussir la COP du monde, comme en Janvier, comme contre la MENACE. C'est le même challenge, éradiquer les nuages barbus polluants qui attendent la France. « France »q  ui doit « faire des choix, les assumer et les partager », pour « être forte ». Si elle est forte, elle battra la MENACE, les terroristes dans les nuages qui attaquent les cibles au sol, enfouis dans des mirages qui sautent en l'air au moindre mouvement cyclonique. Mais n'oublions pas : « la France forte » (copyright NS de Nagui-Bocsa), pour réussir, ne pourra agir que dans « le respect de la parole donnée ». Et dans le souvenir de ce fut promis et de ce qui n'a pas connu le moindre début de commencement de réalisation.

     

     

    Baisse d'impôt 2 milliards en 2016, 8 millions de foyers concernés. Mais il n'est « pas question de s'arrêter là », à tout moment la MENACE pourrait menacer. Peut-être des communistes fondamentalistes préparant un grand soir fiscal qui imposerait les actionnaires et le CAC en proportion des fortunes qu'ils bâtissent sur notre dos ?
    Ce qui n'empêche nullement François (Gr)Hollande de penser tout à coup aux innovations numériques, qui n'ont rien à voir avec le prix du pain ou les loyers hors de prix, mais c'est important, tout de même puisqu'on vous le dit. Une loi va être lancée sur « les opportunités économiques ». Il faut aller plus loin, toujours plus loin et traquer les innovations fausses qui font croire qu'elles sont nouvelles en inventant des programmes imaginaires et des cibles obsessionnelles parfaitement fallacieuses. Les opportunités que tout patron excelle à capter pour son plus grand profit, seront désormais sanctifiées.

     

     

    Et pourquoi pas rebaptiser Medef II le ministère de l’Économie ? Dans la foulée, on personnalise, on isole toujours plus les salariés avec un « compte personnel » qu'une conférence va organiser en « revoyant les droits », on sait depuis que ce gouvernement est au pouvoir ce que ça signifie. Ce code du Travail, déjà démantelé dans son architecture par le télégraphiste des riches, NS de Nagui-Bocsa, sera rendu plus « lisible ». Comprendre qu'il devra s'effacer devant le contrat par branches, par secteurs, par entreprises, pour une négociation dans un rapport de forces particulièrement inégal aujourd'hui, que la loi permettait à peine de compenser. On voit donc un gouvernement, un président qui se prétend à gauche continuer à détruire des générations de luttes sociales concrétisées dans le droit du Travail, dans les Prud’hommes, pour satisfaire la volonté de marchandage, d'imposition de règles particulières et spoliatrices que toujours cherche à naturaliser ce patronat. Patronat piloté aujourd'hui par la frange la plus radicalement obsédée par le profit, celle des multinationales du CAC - +23% de profit en 2014 – qui n'aura aucun scrupule à nous ramener à XIXème siècle, avec les congés supprimés (travail le dimanche, de retour), le travail des enfants (apprentis exploités de plus en plus jeunes) et la porte pour la moindre entorse à ses diktats (on licencie dans un hyper, par exemple, un employé pour avoir donné à manger des produits hors dates de ventes à un SDF).

     

    La justification à ce retournement idéologique toujours plus accentué, à ce détricotage de la République au profit d'un groupuscule nommé Medef, Hollande la susurre de sa voix atone  : « ça va créer de l'emploi ». Il y aurait beaucoup à dire également sur cette mise en catégorie « de l'emploi » au dépend de « des emplois » ou « des postes », sur la distance symbolique qu'instaure ce genre de discours.

     

     

    Pôle Emploi mis au plat, les stats remodelés, biaisées, bridées n'y font rien. Hollande c'est avant tout un échec radical sur les points où il pratique sa politique néo-libérale : fournir des emplois, et geler les prix/hausser le niveau de vie des français qui peinent, c'est-à-dire 50% de la population – salaire median mille sept cent et quelques euros/mois -.

     

     

    « Faire des choix pour préparer l'avenir » des plus riches, « protéger les français » de toute idée de redistribution, de reprise en main de leur destin, voilà la besogne allouée à Hollande par le Medef. Comme ne jamais se relever devant les caprices cruels et belliqueux de l'Empire US, voilà la posture imposée à ce Président par Obama.
    « Faire des choix », une ritournelle dans sa bouche qui, là aussi, en dit long sur le déni d'un Hollande qui s'est amarré à la frange fasciste du patronat et de l'étranger.

     

     

    Car voilà le fondement de ces conférences de presse. Convoquer, ancrer la servitude. Faut-il rappeler que la Gauche, c'est l'émancipation ? Faut-il rappeler que la Gauche c'est la lutte de toujours contre l'exploitation, contres les puissances de l'intérieur ou de l'extérieur qui veulent soumettre, au travail où aux frontières ? Faut-il pointer ce qu'aucun commentateur « officiel » n'aura sans doute relevé ?..
    Pas une fois durant les dix-sept minutes de conférence, François Hollande n'a évoqué sa raison d'être revendiquée, les pauvres.

     

     

    D'une certaine façon, - maigre consolation, mais tout de même - tout cela est fini , malgré les peines et les souffrances qui nous attendent. Hollande ne marquera aucun livre d'Histoire, et surtout pas ceux de Gauche. Tout le monde le sait maintenant. Cela transparaît dans cette espèce d'irréalité des poses et des regards parfois désemparés qu'il lance à ses mercenaires figés, déboussolés, pris d'une colère sans objet qui luit dans leurs regards. Leur feu intérieur brûle sans cesse leurs certitudes comme les convictions qu'ils ont tous et toutes reniées pour un poste, pour la visibilité données par ces serviles qui poseront les questions permises par l'étiquette et se retireront courbés devant leur Président.

     

     

     


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