• Simulacres sur trajectoire de collision - II

    Suite du catalogue raisonné des menaces générales qui pèsent sur nous, allègrement développées par celles et ceux qui sont cnensés nous représenter.

     

    erise sur le gâteau, c'est ni plus ni moins que la fin de la démocratie qui est le vœux secret de cette poignée d'individus acharnés à nous réduire à une infra-humanité absolument raisonnable et silencieuse.

     

    Elle commence par une hausse des moyens de la force. Depuis des années ont voit les effectifs policiers grimper. Alliance et autres groupuscules autoritaires appelés à tort syndicats, confortés par des experts en domestication des populations, se plaignent. Aussitôt les simulacres à écharpe tricolore s'exécutent. Corrélativement le niveau de violence, donc de dommages, a augmenté. Les bavures sont en constante hausse. La trame se révèle laissant émerger une violence d’État que légitime les roses et les bleus, ainsi que les troupes de la Marine. Mais pour ces anticapitalistes de foire, la police fait, de toute façon, partie de l'ADN violent qui les anime.
    Les policiers ont aujourd'hui des armes d'impact militaire, des doctrines offensives, un lexique de guerre. Cette militarisation permet de criminaliser la demande sociale exprimée en mouvements sociaux, en contestation publiques citoyennes, et de corseter tout quartier, tout espace ou se meuvent les classes dangereuses.
    La société ainsi bloquée, bâillonnée, progressivement, n'est pas longue à accepter la laisse, travaillée qu'elle est en continu par les simulacres de propagande et cette aisance mortifère qu'il y a dans le fait de n'être plus obligé de donner sens et direction à sa vie, pour certains.

     

    Alors, on amplifie la déperdition démocratique, pourquoi se gêner. Elle a commencé depuis une vingtaine d'années, avec le règne de la droite fascisante incarnée par Sarkozy de Naguy-Bocsa. Au lieu d'institutions directement sous la menace du suffrage universel, on a créé des relais gestionnaires qui éloigne la menace populaire et favorisent les politiques du divin Marché. Ainsi, les agences de santé, qui privent allègrement l’hôpital public de moyens. Ainsi les nouvelles Métropoles dont se gargarise ce gouvernement, comme il se flatte des mesures des mesures les plus censitaires, comme donner une prime de fin de mois aux recteurs.

     

    Exemple proche. A Rouen, la CREA, un organisme originellement voué à installer des lignes de bus et métro sur l'ensemble de l'agglomération, gagne en puissance chaque année qui passe. C'est le rêve de tout élu, m'a avoué une ex conseillère municipale, de trouver place dans cette organisation, pour toucher les dividendes de cette gestion qui n'a pas à s'encombrer des références partisanes ni satisfaire en priorité les volontés populaires, et substitue peu à peu à la démocratie eun entre-soi entre experts, gros marchands  et cette poignée de grands bourgeois locaux incapables d'imaginer qu'il existe une vie au-delà de la rive droite de la Seine, à proximité de Rouen. Ce 1er Janvier, donc, la CREA (Communauté de l’agglomération Rouen-Elbeuf-Austreberthe ) est devenu Métropole Rouen Normandie. Elle a vocation à gérer non seulement la mise en place, mais la stratégie de voies de circulation et transports afférents, une grande part donc de l'urbanisme rouennais et des villes autour, puisque le développement des cités est intimement lié au moyens de circuler. Le développement, qu'on appelait urbanisme avant l'anarchie marchande, est une activité éminemment citoyenne. Il nécessite fondamentalement des choix d'avenir, d'importantes mises de fond publics ou privés qui relèvent de réflexions et décisions on ne peut plus politiques, concernant l'ensemble de la population dans sa vie quotidienne.
    Le Métropole Rouen Normandie évite le problème, évite de se tracasser avec les aléas des débats publics, des votes possiblement négatifs, des oppositions qui pourraient même contrecarrer les projets entre marchands et politiques. On n'y vote pas, au Métropole, les citoyens n'ont rien à y voir. Tout est sous contrôle et bien loin des urnes ou de la rue. D'ailleurs, dans la ville périphérique où je vis, le conseil municipal n'a même discuté la question.

     

     

     

    C'est un dégagement général, sur le modèle américain, qui est mis en place un peu partout en France. Après la dépossession économique, la logique veut qu'on pousse les feux sur la dépossession politique. Ces deux leviers actionnés, il ne restera que très peu de moyens de réagir, surtout pour un peuple exsangue après la potion austéritaire du satrape élyséen.
    A moins qu'une centrale nucléaire ne se décide à faire d'une bonne partie de la population des réfugiés énergétiques. Je me permets de rappeler que nous n'avons pas de pays, ni de peuple de rechange.

     


  • Commentaires

    1
    Mourioche
    Samedi 10 Janvier 2015 à 12:53
    Simulacres sur trajectoire de collision - III ?

    En réponse aux évènements de cette semaine, on a un grand pays qui se lève pour la "défense de la liberté d'expression".
    Bon, ca c'est bien.

    Et en même temps, elle fait passer au niveau européen une loi de censure.
    Rappel: est terroriste qui est désigné terroriste, voyez comment ce mot est employé dans le monde actuel et dans l'histoire.
    http://www.numerama.com/magazine/31824-sites-terroristes-le-gouvernement-notifie-son-projet-de-blocage-a-bruxelles.html

    Et en même temps, les imbéciles qui ont fait l'apologie de l'attentat risquent 7 ans de taules.
    http://www.numerama.com/magazine/31818-charlie-hebdo-jusqu-a-7-ans-de-prison-pour-les-messages-d-apologie.html

    7 ans de taule !
    Si ca se fait comme ca, ils vont ressortir complètement radicalisés c'est sur... Bravo à notre beau pays qui fabrique des tueurs.
    Ils ont tués ? Non,
    Ils ont volés ? Non,
    Ils ont écrit quelque chose qui a choqué quelqu'un.
    Comme Charlie Hebdo, donc.
    Cabu et les autres ont de quoi se retourner dans leur tombe.

    Accessoirement ce sont des cons, mais la connerie n'est pas punissable par la loi il me semble.

    Pas mal de gens m'ont déjà répondu "c'est la loi".. bah oui ils ont enfreint une loi, mais les lois ce sont "nous" (*) qui les écrivons.
    Les lois ne sont que des instruments, pas des absolus à suivre bêtement.
    (*) enfin pas "nous".. pas "vous", ni "moi", mais une poignée de nos dirigeants, qui le font en notre nom. Ce "faux nous" n'existe pas dans notre langue, et il faudrait l'inventer je pense.

    Personnellement je me sens mal à l'aise dans un pays qui défends une liberté d'expression, mais uniquement pour les idées qui ne la choque pas.

    (et une pensée à la circulaire Dieudonné de Vals, qui est en ce moment même en train de parler de la défense de la liberté d'expression à la télé)

    PS: Ha tiens Alain, tu t'es payé un nom de domaine... c'est cool ça.
    2
    Samedi 10 Janvier 2015 à 13:43

    C'est pas faux tout ce que tu dis là...Y a même bcp de vrai.
    e ne serais pas aussi lyrique quant au grand pays qui se lève pour la liberté d'expression. On a des gens qui se lèvent motivés par le partage façon FB, une vague indignation pour ceux qui étaient avant tout, maintenant, des icônes de cette grande catégorie sous la lumière qu'on appelle people. En attendant personne ne descend dans la rue pour libérer la presse du Marché qui tue la liberté d'expression, ou des griffes du gouvernement qui distribuent les aides à ceux qui en ont le moins besoin. Ou pour les dizaines d'employés qui leur ressemblent pourtant et se suicident chez France-Télécom et autres. Sans parler de toute cette chienlit politico-médiatique qui va nous faire un espèce de Téléthon.

    Pas de "Simulacres sur trajectoire..."

    Eh oui, j'ai acheté ma petite maison sur le Net ; on est quand même plus à l'aise chez soi.

    3
    Samedi 10 Janvier 2015 à 15:02

    Houps ! ... "Pas de "Simulacres sur trajectoire III prévu.

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