• Search and destroy

    Poème peu parnassien

     

     

     

    Search and destroyécoloré, plissé, déprécié, le ciel s'était retiré dans une arrière-cour du néant

    à jamais déconsidéré

    personne ne saurait lever vers lui la tête avant que l'éternité s'enroule d'elle-même

     

    il est venu

    il disait nous

    ensemble nous mâchions la langue même

    il disait

    outre-ciel, now, là est la vie en mode infini

    Cielnow aujourd'hui et demain

    ciel ne peut avoir magie ni moteur

    drapons-le, cachons-le

    nous n'avons jamais vu que

    cielnow

    il disait

     

    la fureur de vivre dans les talons

    nous avons convergé sur Cielnow

    il, nous, nos tubas, nos masques

    nos rires d'oxygène hydraté ont saturé nos purgatoires flambant d'insouciance

    nous sommes partis célébrer Cielnow

    tout le ban était là, l'arrière et le commun

    unis au milieu de la promesse et de l'ivresse

    des carcans abolis

    il était là, nous étions ici et lui là comme ici

    comme nous il répétait Cielnow, comme l'écho de l'infini

    il disait ce que nous répétions

    nous disions ce qu'il répétaiti

    il répétions ce que nous disait

     

    cielnow roulait nettement plus profond,

    ses couleurs éclataient, parfumaient nos yeux d'éphémères

    et puissants artifices parnassiens

    cielnow jamais ne s'altérait ni ne se voilait

    la tête levée recevait toujours l'offre immense

    pourvu que la noble intonation actionne la carte à pépites

     

    il a dit et nous avons répété, il a répété et nous avons dit

    cielnow est l'interface d'un désir immense

    aller, répétez, répétez encore

    allez répéter aux coins, aux places, aux façades et aux caves

    cielnow, interface, désir, désir, désir

    répétez, allez et que croisse la répétition

    dans les urbanités et les orbes

     

    nous avons semé l'immense désir qui nous tenait

    hérauts d'un désir immense que nous étions

    nous avons propagé

    dans tous les coins où on ne peut voir Cielnow

    il a dit

    venez toujours

    visitez Cielnow, venez et visitez sans reproches pour vos pépites

     

    aujourd'hui Cielnow est visité

    le plus petit atome de Cielnow est visité

    ils sont tous venus, ils ont tous visité

    nous n'avons plus personne à parler

    nous n'avons personne à ramener

    le désir immense est parti

    son désir immense s'en est allé outre-Cielnow

    notre désir immense est resté planté

    en plein Cielnow je regarde et les ombres s'allongent

    je regarde les paillettes, les images parnassiennes

    dégoulinées, dérivées, désossées, dévitalisées

    dans les coins où personne n'est pris d'un désir

    immense est notre attente, immense son absence

    j'attendons qu'il nous parle

    j'attendons l'interface

    j'attendons et personne ne vient

    longtemps coule dans les plis gris, les canaux glauques de Cielnow

     

    je plissons les yeux

    viennent les suies, les failles, les abîmes

    cielnow est mort hier

    il est venu

    masques innocents et paillettes immaculées

    carquois doré à la feuille d'oubli

    j'avons tourné la tête hors des rêves interfaciers et lui

    il tremblait sous les poutrelles brûlées

    cielnow glissait et lui se lovait dans les flaques de nostalgie

    j'avons rattrapé l'ombre trompeuse

    sur le bord de ses lèvres exsangues

    cueilli une antienne

    search and destroy

     

    j'ai dit

    moi, j'ai dit search and destroy

     

     

     


  • Commentaires

    1
    MonRichard
    Mercredi 24 Septembre 2014 à 23:15

    "Nos rires d'oxygène hydraté ont saturé nos purgatoires flambant d'insouciance"
    Voilà le vers que je retiens. Il est là comme lorsqu'un jeune enfant dessine d'abord le Soleil, au milieu bien jaune. Puis, il trace tout le reste qui encombre la page mais jamais l'astre. Ce vers est. Ce vers et ce titre voilà tout le poème. merveilleux

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    2
    Jeudi 25 Septembre 2014 à 09:11

    Richard, je te glisse une bulle d'ox hydraté. Fais tourner....

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :