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Un écrivain suit, lui aussi, le décompte régissant toute création : 1% d'inspiration, 99% de transpiration. Ici présentée la transpiration, vu que l'inspiration n'a pas été au rendez-vous. On suivra cette tentative en mettant bien les doigts dans les ornières, en dérapant comme l'auteur dans les virages. Et peut-être en tirerez-vous quelque chose relevant de l'inspiration, la vôtre, naturellement.
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n ces temps-là la communauté cerclait nos vies
une fenêtre nouvelle vint refléter le monde
une pièce dans la boite et s'éclairaient les confins
nous nous mirions dans ses images
les soirées viraient rituel de pauvres
convoqués les voisins pour suivre les contes
ça ne s'appelait pas modernité ni médias
le sacrement des images portait à causer
les princes, les puissants s'illuminaient
nous célébrions groupés sur canapés
le rouge et le poulet du dimanche faisaient osties
on finissait à la voix les reportages
dorions à l'or du pastis la somptueuse marche du monde
télévision effaçait l'ordinaire enfer
nous étions loin encore du resplendissant surnaturel
bientôt elle s'invita dans toutes les salons
les bouches se ferment devant la parole scintillante
elle a pris place première
chaque jour la dose et silence
devant nous le bruit d'un autre monde.
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La politique emportée par le tsunami Marché perd ses valeurs, les mots pour les dire, les hommes pour l'incarner, les programme pour la réaliser. L'espoir est toujours là, et la force collective, la détermination de populations de plus en plus grandes, écrasées par le Zeppelin marchand, peuvent renverser la donne.
Ce qui ne saurait cacher la force des éléments contraires, notamment du Profit, appuyé sur la part sombre de l'humain, la puissance des armes financières et la propension du Marché à profiter de tout, particulièrement des ravages qu'il provoque.
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Au stade de dépossession collective où nous sommes rendus, il faut soit donner les clés à l'envahisseur et se résoudre à voir la fin d'un modèle social des plus protecteurs du citoyen, car basé sur des valeurs, ou refuser le pouvoir à la racine de nos maux, pour lui substituer autre chose, avant qu'il ne soit trop tard.
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ourbé au sol pour un bout de tendresse
menteur jusqu'à la résignation
ignoré de toute étincelle diabolique
permanent de la médiocrité clôturée
j'ai massacré la moindre bout de moi-même d'envergure
j'ai piétiné des offrandes et ourlé de larmes les cils des femmes
j'ai bricolé de minables pièges sans m'avouer les avoir tendus
j'ai traversé des décennies de non-mort
mais le bleu du ciel.
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Nous sommes environnés d'institutions. Cernés, est le terme contemporain le plus exact pour rendre le sentiment de dépendance et de nécessité qui nous tiraille. Mais qu'est-ce au juste qu'une institution ? Pouvons-nous échapper à toute institution, retrouver une vie réelle, une vie indépendante ? Voilà qui traverse l'imaginaire, mais ne semble pas troubler les consciences envasées des responsables de ce monde, ou peut-être sur le mode de la dénégation, et d'une persistance toute spinoziste dans leur être-au-monde qui n'inclue pas forcément notre présence.
Quoiqu'il en soit, Frédéric Lordon dissèque les institutions dans son dernier opus, et je l'ai lu.Ci-joint extrait p.176-177
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