• On appelait ça un Etat

     

    Des tendances lourdes prorogées par un Président mal élu, dans un contexte de désespérance sociale massive. L'ordre qui vient n'est pas là par hasard. Constat des dégâts et ouverture sur ce qui s'annonce pour un État dont il faudra bientôt parler au passé, quant à sa forme et sa destination républicaines.

     

    MAJ 17/04/2018

    La tendance après le discours interviewé de notre ami Emmanuel Macron, est, dans le PAF de Marché et la Presse Marchande, de voir là un exercice où la la liberté de la Presse a été réaffirmée...Non, mais on se moque de qui, là ? Parce que les deux préposés, Plenel et Bourdin, n'auraient pas dit "Monsieur le Président" on aurait sauvé les médias français de leur servilité et de leur addiction à toutes les formes de liens incestueux, à commencer par Facebook ?

    En réalité nous sommes toujours dans le media-planning de Macron, qui veut se faire passer pour courageux, voire résistant. Finalement, c'est pas si bête puisque même LFI trouve que la forme de l'interview était bien...

     

    MAJ 16:04/2018

    Emmanuel Macron, interviewé naturellement par le pire des organes de propagande patronal, détenu par un des pires boulets pour le budget de la France, Dassault, soutenu à bout de lignes budgétaires, des decennies durant. Pas une réaction,  pas un regard sur le futur autre qu'avec "je", car "je", en l’occurrence, n'eset pas un autre mais Macron seul.

     

     

    On appelait ça un Etat

     

    On appelait ça un Etatne année, ou presque, devant le spectacle macronien. La grosse caisse, le haut-parleur à fond n'arrivent à plus à cacher les cris, la souffrance d'une population déjà fatiguée, morcelée et désorientée par trente ans de libéralisme en constante accélération.

     

    Un an après avoir été élu, si l'on peut nommer ainsi une victoire grâce à seulement un cinquième des français, on peut commencer à déblayer les barrières, fermer les chausses-trappes et discerner le réel à travers le montage sophistiquée de propagande, mensonges et diversions variées que le Pouvoir nous jette dans les jambes.

     

    Voilà, à chaud, ce qu'on peut réellement dire sur le cas Macron. Après même pas un an de pouvoir, c'est inédit. On portera donc, à son débit :

     

    - d'avoir été élu avec des financements « américains » par leurs montants ; c'était d'emblée la confirmation que la nouvelle donne se pliait aux règles de la vieille politique, avant même de commencer à déployer ses paillettes ;

     

    - d'avoir été adoubé par les banquiers avant d'être choisi par une minorité de français, ce qui met en cause son élection, mais personne dans la galaxie politico-médiatique ne s'arrête à ça, pas plus qu'à la massive abstention qui signe un système en panne ;

     

    - d'avoir été propulsé par un fourre-tout de faux-amis et de faux-ennemis en quête d'un homme de paille pour inaugurer la gigantesque foire aux postes de ministres et sous-ministres, préfets, sous-préfets, etc, démontrant que l'essentiel pour les politiques et hauts fonctionnaires est la carrière ;

     

    - d'avoir été vainqueur grâce au malentendu Fillon et au croc-en-jambe Hamon ;

     

    - d'avoir amplifié, aggravé la séquence « promo » des politiques, retirant leur vieille peau et récitant leur adhésion à sa polytrique comme un représentant la valeur d'une marque ;

     

    - d'avoir démontré, hommes à l'appui, qu'il n'y a plus ni exigences ni programmes qui tiennent chez la très grande majorité des politiques professionnels, soulignant ainsi qu'ils valent beaucoup moins que ceux qu'ils disent avides, égoïstes, versatiles et superficiels, c'est-à-dire les français qui les élisent ;

     

    - d'avoir menti tout le temps et complètement en enrobant toute sa campagne d'une aura de nouveauté alors qu'il pratique une politique reaganienne dans son obsession économique, thatcherrienne dans sa violence permanente, monarchique dans sa volonté de passer par-dessus la souffrance et la révolte des français devant cette barrière érigée autour de l'Argent-roi.

     

    - enfin, d'une manière générale, d'incliner trop de français vers l'acceptation qu'il n'y ait plus dans la politique une dimension collective qui les impliquerait, leur donnerait envie, pouvoir et responsabilité de changer les choses, d'être le changement, alors qu'ils ne sont que ceux qui courent désespérément derrière ;

     

    - d'ouvrir la voie à une dictature double, qui ne dira jamais son nom : celle, à tout seigneur tout honneur, de la gent profiteuse, qui ne fait rien si ce n'est jeter des oboles à ceux qui poussent et encensent son capital, et celle d'un État parfaitement déconnecté de ses obligations et de ses valeurs antérieures – lequel État sert la poignée de satrapes qui tient en main la section française des multinationales, et ne pense qu'à devenir, s'il ne l'est pas déjà, un « État profond », c'est-à-dire un État qui n'a de logique que dans sa pérennité en tant que violence institutionnelle au service de l'Argent-roi.

     

    C'est la seule capacité que Macron et ses continuateurs lui laisseront, à terme. Ce squelette institutionnel sur lequel ne subsiste plus que la force et les moyens humains et matériels de l'appliquer, ils appellent cela les « fonctions régaliennes ».

     

    Comme l'explique Wikipedia, elles sont au nombre de cinq :

     

    • assurer la sécurité extérieure par la diplomatie et la défense du territoire ;

     

    • assurer la sécurité intérieure et le maintien de l'ordre public avec, notamment, des forces de police ;

     

    • définir le droit et rendre la justice ;

     

    • détenir la souveraineté monétaire en émettant de la monnaie, notamment par le biais d'une banque centrale ;

     

    • détenir la souveraineté budgétaire en votant le budget de l'État, en levant l'impôt et en assurant la gestion des finances publiques.

     

    La souveraineté budgétaire est déjà perdue, puisque c'est l'UE qui définit ce qu'on nous avons le droit de faire et comment le faire, comment donc utiliser cette monnaie sur laquelle nous n'avons plus aucune maîtrise ou presque. Ce qui fait deux fonctions régaliennes perdues pour l’État.

     

    Le droit communautaire, les traités communautaires s'imposent en tant que norme hiérarchique au Droit français. La Justice, comme le reste, sera vouée à les transposer de manière de plus en plus approfondie, c'est-à-dire à plier le Droit français aux injonctions de la Commission européenne. De toute façon, le droit tel que nous le connaissons est voué à disparaître, ou à se voir complètement altéré par la montée en puissance des firmes multinationales et nationales qui ont déjà capacité à obliger les États à respecter le droit au profit. Lequel « droit » se verra à terme, n'en doutons pas, transposé, inséré de gré ou de force dans les lois régissant la vie des individus pour respecter la nouvelle souveraineté, celle de l'argent, des règles et des mœurs sonnantes et trébuchantes qu'il implique.

     

    Reste donc à l’État les fonctions de Défense et de Police. Ce n'est donc pas tout à fait un hasard si Macron, comme ses prédécesseurs, porte un soin tout particulier à la Défense, ses budgets et ses orientations, et à la Polices, ses armes, ses effectifs, sa mise en avant dans la scénographie sociale orchestrée par le Pouvoir.

     

    Tout cela, à vue de nez, semble venir de loin, et terriblement ressemble à ce qui se pratique de l'autre côté de l'Atlantique. L'histoire s'écrit à rebours pour mieux aller de l'avant. En tous cas, la force de Macron est une force de libération. On se libère des carcans de la Démocratie avec ses obligations conceptuelles, légales et surtout morales, on se défait de ces vieux oripeaux pour aller bâtir l'avenir des meilleurs d'entre nous ailleurs. Dans cet ailleurs, nous avons tous la possibilité d'y entrer, mais comme dans l'arche du Déluge, les places sont comptées pour les meilleurs et il n'y a même plus de cordes ni de cordées pour entretenir l'illusion d'un Tout, d'une seconde chance, ni même d'une chance tout court.

    L'homme redevient livré à lui-même, sous une férule simple, implacable, sans repos ni faille apparente.

     

    MAJ 16/02/2018

     

    Les plumes nationales et internationales vont commenter l'interview d’Emmanuel Macron, mais c'est un contresens (délibéré) des immenses éditorialistes que l'Etat autorise à s'autoriser.
    Macron a fait  - si l'on excepte la parenthèse Plenel vite étouffée - un discours. C'était gaullien, comme quand Mon Général parlait dans le poste à l'ORTF, mais honteux. On faisait semblant de, comme tout ce que fait Macron, dont la caractéristique peut-être centrale, du personnage public, est une politesse aussi exquise qu'insultante, quand ses nerfs et son ego stratosphérique ne prennent pas le dessus. Ainsi, il proteste de son "grand respect" pour les cheminots, pour les hospitaliers, etc...Avant de les tailler en pièces de son discours aussi empathique qu'une balle de 43.

     

    Discours, donc, monologue ponctué pendant tout l'interminable pensum.
    Dire qu'il se moque des "dictateurs" latinos, comme Chavez, qui font/faisaient des discours ss contradiction pendant des heures...
    Eux, ils échangent avec le public pdt ces discours, lui ne sait même pas ce que c'est, un public, des gens, mis à part le bruit des applaudissements.
    Eux, ils discourent pour se défendre à armes inégales contre tte la presse de Marché qui est contre eux. Macron a toute la Presse, ou presque, AVEC lui. Il serait intéressant de compter, aussi bien sur France Culture que sur BFM, le nombre de fois ou on dit le mot "Macron". On est dans le registre Pavlov, dans le registre d'une servilité qui confine à l'adulation.

     


    Et ce lundi, nous allons avoir droit aux sondages de ses amis sondeurs abonnés au Siècle et ailleurs, qui vont diagnostiquer le si prévisible : 56 ou peut-être 65, voire 70% des français "ont trouvé E. Macron convainquant".

     


    Ils ajouteront une question sur les deux préposés au rebond - Bourdin et Plenel. Quel a été le "meilleur" interviewer ? Et naturellement, ce sera Bourdin. Qui est à droite de l'extrême comme mon beauf, et aussi léger qu'un éléphant dans un verre de cristal.


    Comme ça, Macron aura saoulé tout le monde, affirmé sa dictature contournée, et cassé un peu plus la Gauche en réduisant au silence le journaliste de Gauche sur le plateau. Gattaz se frottera les mains, avant de retourner dans son garage préparer son pin's nouveau : 2 millions d'emplois, 2.

     

    MAJ II 17/04/2018

     

    Le monologue présidentiel sur la chaine de Dassault, a trouvé grâce dans le microcosme larvaire des éditorialistes et autres canailles de presse. Ce groupuscule qui évolue entre BFMTV, Libération, France-Culture et autres RMC - peut-être une vingtaine de personnes au maximum, mais qui ont table ouverte partout et donne le "la" à toute la presse de Marché, nationale et provinciale.

     

    Elle se retrouve sur l'idée que cet épisode médiatique de la construction hyperréaliste d'un "régime autoritaire", comme on dit. n'était pas à l'avantage de Bourdin et Plenel, les deux commis à renvoyer la balle au Président. Façon de contourner le choeur très légèrement usé des "le Président a été bon", les Galzi, les Thréard et autres appliqués courtisans brament "les journalistes ont été méchants".

     

    Effectivement, ils n'ont pas dit "Monsieur le Président". C'est vrai que ça fait tache à l'heure où sa majesté des Ruines donne un salaire à sa première Dame pour faire potiche à l’Élysée. Et de continuer, les dindons à micros et stylos, sur l'air de "l'interview musclé", "ils coupaient même la parole au Président"...Bref, l'air du lèse-majesté.

    Nous n'avons sans doute pas vu le même interview. Macron présidait, coupait et n'avait aucune peine à tenir en silence et au pied les deux journalistes, qui souhaitaient, peut-être, je dis ça plutôt pour Plenel que pour Bourdin qui se sent à l'évidence confortable dans ses habits de chroniqueur faussement alternatif, vrai pullule pour le Marché, souhaitaient donc aller bien plus loin, au fond. Dans cette stagnation entretenue des salaires, ces  ponctions exponentielles sur ces mêmes salaires, cette confiscation prévue par Macron, de la Sécu, la Sécu du peuple, déjà gérée par les djihadistes du Médef, et surtout ces  prix qui s'envolent, cette insupportable libéré des marchands de nous étrangler.

     

    Macron pérorait, ne supportant pas la moindre critique, même avec les ridicules effets de la grosse caisse bourdinesque et ses enfants désocialisés, prenant un fait divers pour une critique politique et/ou citoyenne.

    Il suffit, à mon avis de mesurer le temps de parole des trois. Il suffit aussi de voir combien de questions argumentées ont eu le temps de poser les deux interviewers, je dis bien argumentés, c'est-à-dire étayées par un appareil explicatif . La plupart du temps, Macron ne laissait pas finir les questionneurs, entrelardait leurs rares propos de commentaires et piques.

    Car le plus insultant dans l'affaire, ce fut Macron, le plus violent. Il n'a jamais accepté le symbole de l'échange citoyen, qui remonte aux sans-culottes, au fondement de l'étape majeure, centrale, héroïque de notre pays : la Révolution française. Car la Démocratie, il ne croit qu'à sa variante "démocratie de marché". Comme si le Marché avait quelque chose à voir avec la démocratie. Le Marché, c'est l'arme de destruction fatale de la Démocratie. Pas de meilleure preuve que l'histoire. Là où les USA ont fait entrer leur Marché, leurs multinationales, ils ont installé d'abord, ou pendant, des dictatures.

    Et, chose que n'ont pas relevé nos amis d la Presse subventionnée par l’État macronien, Macron a menti par omission, d'une manière insupportable pour un élu qui nous doit des comptes et la vérité. Il n'a rien dit sur le sujet qui est au départ de toutes les coupes sanglantes dans nos salaires, nos retraites, nos services publics : le crime fiscal. Toutes ces canailles qui vont planquer l'argent; gagné sur la sueur et le burn-out; en paradis fiscal. Rien, pas un mot. Et pour cause notre ami le Roi les reçoit en grande pompe à l’Élysée.

     

    Il n'a rien dit non plus Macron, fils prodigue de la République, sur les privilèges, les vrais. Ceux des préfets, par exemple, cette coterie qui se gave en faisant la basse besogne d'un état dévoyé, chacun de ses membres à un cuisinier perso, logement fastueux, voiture et essence à gogo. Les élus, la clique à écharpe nationale, qui siège pour nous voter des lois scélérates comme celles où ils trahissent à peu près tous leur corruption, celle sur le secret des affaires, les élus ont foultitude de privilèges.

    Privilèges comme situation hors du commun, garantissant une situation illégitimement supérieure au commun. Les cheminots travaillent, M. Macron, et au service de l'intérêt général. Pas comme les "élus", les "préfets" qui ne cessent, comme vous-même de défendre une conception élitiste du pays, et de servir contre notre niveau de vie et surtout nos libertés toute cette canaille friquée, que vous considérez comme l’élite parce qu'elle gagne beaucoup d'argent, en fait très peu profiter les salariés et fait tout pour planquer ses bénéfices, bref se conduisent comme des exploiteurs et des voyous et méritent la prison plutôt que les honneurs.

    Mais la plupart des français commencent à réaliser qui est Macron-le-Coiffé, quelle créatures de l'ombre il sert. Et la débâcle est en route.



     



     


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