• Macron, vite !

     

    Retour sur un incident sécuritaire en cette fin d'année d'année, qui pourrait bien ouvrir sur un retour pressé à la "vieille politique", avec des séquences victimaires plantant au centre les forces de l'Ordre macronnien. Des relents populistes qui pourraient très bien se retourner contre ceux qui les propagent.

     

     MAJ 06/012018 (en bas de page)

    Macron, vite !

     

    Macron, vite !près l'affrontement entre deux policiers et un groupe de personnes à Champigny, le dernier soir de 2017, les autorités ont réagi avec une promptitude digne des chaînes d'info continue qui se précipitent comme mouche sur étron, sur le moindre fait divers un peu glauque.

     

     

     

    On ne sait pas, aujourd’hui encore, ce qu'il s'est passé réellement et quels ont été les propos et les actes de la police et du groupe d'opposants. Ça n'a pas empêché l'Intérieur de foncer soutenir ses boys, comme l'ont pratiqué l'ensemble des ministres de l'Intérieur depuis dix ans.

     

    Donc le ministre, Gérard Colomb, socialiste en marche aujourd'hui aux côtés du camp adverse, s'est précipité dans le sillage médiatique pour témoigner, sur BFMTV naturellement, combien il était aux côtés, en ces heures tragiques, etc.

     

     

    Très vite, le Président va embrayer, car c'est évidemment une affaire nationale, sur les écrans en continu. Et Emmanuel Macron y est allé de son tweet sur le sujet, entre deux vœux.

     

     

     


    Macron, vite !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    A noter l'hyperbole "lynchage" qui rappelle au choix les exactions mortelles contre les noirs aux USA ou les pogroms contre les juifs à diverses époques et dans divers pays.

     

    Ce pour une incapacité temporaire de travail dont Le Parisien (01/01/2018) tient précisément les comptes : « L’officier s’est vu prescrire huit jours d’ITT, sa collègue sept. »

     

    On notera là une multiplication des termes stigmatisant - lâche, criminel, bassement, punis.

     

    Avec cette rhétorique rigoureusement lepéniste, on se demande d'une part où est la « nouvelle politique » qui devait renvoyer la « vieille » à la casse par son exigence d'une impartialité rigoureuse et fédératrice. Il s'agit là de valoriser absolument un corps dont le contact, parfois brutal, fait partie du métier. Il n'y a pas eu un seul ministre, ni un seul tweet présidentiel à la mort de deux Inspecteurs du Travail tués dans l'exercice de leurs fonctions, alors qu'il n'était pas vraiment dans leur mission d'aller trouver la mort.

     

    D'autre part, on cherche vainement quel meilleur alibi pourrait être donné aux forces de l'Ordre pour multiplier les déjà nombreuses bavures en fourgon ou commissariat, qui ne donnent lieu, elles, à aucun tweet vengeur.

     

     

     

    Dernière évidence d'un pouvoir déjà dans la dérive autoritaire, dans une violence institutionnelle qui s'affirme de plus en plus, quel que soit le locataire élyséen,. Avec ce type de tweet, ce n'est pas la Justice qu'appelle le président, mais à la vengeance.
    Ce n'est évidemment pas rendre justice aux agressés, ni aux policiers en général. La balance médiatique et étatique déréglée va encore accentuer l'antagonisme dans les rapports citoyens/police déjà au plus mal, à la suite des violences ordinaires, et extraordinaires opérées, sur ordre des autorités, contre les manifestations ou les grévistes, bref régulièrement ceux qui défendent leurs droits et demandent Justice.

     

     

     

    Après la confirmation au pouvoir de personnages dont il est patent, sauf pour la communication élyséenne et le médias-marché, qu'ils se servent d'abord, dans leur carrière, ou accumulent des fortunes en utilisant les règles et les financements à leur avantage. Quand il ne créent pas eux-mêmes les instruments qui les enrichiront sous couvert d'intérêt général. Les salariés ne sont pas idiots. Ils ont vu l'Elysée servir d'un côté ce vivier de petits et les vampires du Médef et de l'autre rogner bassement une poignée d'euros sur le dos des jeunes asphyxiés par le coût des loyer, de la vie, que plus rien ne réglemente désormais, avec l'ère de la société de Marché que Macron a pour tache de parachever.

     

    On a donc vu sa côte s'effondrer à une vitesse hallucinante. Il semblerait, d'après certaines officines manifestement liés aux affaires, aux banques, à toute cette galaxie de l'Argent, que la popularité du Président remonte dans ces derniers jours. Rien ne semble plus faux, et s'il continue sur cette voie, il est probable qu'il fera détester encore un peu plus, si cela est possible, les politiques. Les français, pour certains contents de voir l'Ordre récompensé, s'apercevront qu'en attendant, sur les sujets vitaux, il n'y a que le vieux rabot qui fait mal au quotidien sauf à ceux qui devraient payer. Résultat, les français tombent dans la pauvreté à raison de mille par jour  ( min.23:45).

    Nous n'en sommes pas encore au niveau du pays qui sert de boussole à la plus grande partie des élus nationaux et de ce que ceux que le médias-marché appelle les "capitaines d'industrie". Aux USA, en 2012, " [la pauvreté] selon le rapport du bureau du recensement...concerne près de 46,2 millions de personnes, soit près de 15% de la population. Sont considérés comme pauvres ceux dont le revenu annuel se situe sous le seuil de pauvreté, soit 23,021 dollars pour une famille de quatre personnes". Ce qui fait autour de 4€/an et par personne.

    Sauf à travailler pour BFMTV ou l'Elysée, on s'étonnera peu de voir des gens perdre leur sang-froid devant la Police qui arrive avec sa posture ordinaire aujourd'hui, autoritaire et agressive. Ni que ces mêmes gens aient envie de bousculer un flic plutôt que de se venger sur le plat de pâtes qui les attend, pour oublier la frustration d'un avenir de plus en plus lettre morte. On rapprochera ce "lynchage" de l'arrachage du col de chemise du mercenaire de la com d'Air France, dont le traitement médiatique avait été là aussi de l'ordre du fanatisme sur le registre "touche pas à la direction d'Air France". Quelque chose de l'ordre de la peur agite les estomacs de la petit clique au pouvoir, d'où la virulence et le fonctionnement du relais Com de plus en plus aux ordres.

     

    MAJ 04/01/2017

     

    Un élément de com chasse l'autre aux pays des médias aux ordres. Vient aujourd'hui l'indignation surjouée de notre Président à 33% de voix contre la presse qui ment, les "fake news". Comme le fait justement remarquer Mathieu Rigouste, chercheur en sciences sociales, spécialisé dans l'étude du "capitalisme sécuritaire", son historique et ses méthodes, les "fake news", c'est plutôt le récit policier ininterrompue de justification de centaines de bavures au fil des ans. De tous ces morts suspectes en fourgon ou commissariat, touchant des "racailles", mais aussi des docteurs, des employés...

     

    Alors que pas un journaliste, pas un organe de "presse" branché comme pit-bull sur la carcasse fraiche de l'actu, sur le moindre fait-divers crapoteux, le cancer ou la vasectomie de tel ou tel céleb, pas une seule de ces machines ultra-réactives à info en continu n'a été capable de sortir le déroulé exact de l'"agression" de Champigny.

     

    Comme s'il fallait ne pas troubler la séquence annoncée. Séquence entamée dès le lendemain par le syndicat "patronal" Alliance, dont les membres sont réclamés à corps et à cris par BFM ou Cnews. Il faut des pleurs et des grincements de dents pour encore apitoyer la populace sur ceux qui leur cogneront a bras raccourcis dessus demain, quand la populace viendra dans les rues réclamer ce que le "caudillo" (expression du leader de Podemos à propos de notre ami Macron) leur refuse avec un langage plutôt vert et tou à fait djeun.
    Alliance, syndicat proche dans l'esprit du FN, qui a pourtant bien calculé en appelant à voter Macron aux présidentielles, occupe la place. Pour France Info ou BFM, ou RMC, etc, on dirait qu'il n'y a qu'un seul syndicat. Exit FO, la CGT, les autonomes.

    Voilà donc la Police dans la rue. Peu importe qu'il y ait à peine quelques centaines d'agents à manifester. C'est la Police toute entière, pour les valets à micros et caméras.

     

    On doit satisfaire la Police. Et donc, dans quelques jours, quelques semaines, un de la Caste, LR, PS, PS affranchi ou je ne sais quoi, va déposer un projet de loi. C'est le jeu de miroirs anti-démocratiques entre la caste médiatique et la caste politique que de se donner les moyens de se conforter mutuellement. Ainsi, le Président Macron a repris textuellement les termes du Parisien, dont les "journalistes" parlaient de "lynchage", à propos de Champigny, en méconnaissant la nature mortelle des lynchages réels et sans chercher une seconde s'il n'y avait pas eu un soupçon d'arrogance ou d'autoritarisme déplacés chez les deux agents de Police qui se sont fait agresser.

     

    Nos amis de la Police auront bien droit à une nouveau train de lois sécuritaires. Ce qui ne fera qu'ajouter à la longue liste de ce type de loi qui met dans les mains de la Police tout ce qu'il faut pour déborder en toute impunité, pour se sentir toute-puissante et pour considérer le citoyen civil a minima comme un adversaire.

    En voici le déroulé depuis trente ans, donné avec un gros soupçon de fierté par le site gouvernemental Vie publique. Il faut y ajouter sans doute plusieurs autres lois non répertoriées car trop récentes. Comme la loi qui vient de permettre à n'importe quel vigile de Carrefour ou Auchan d'être armé.

     

     

    Pour expliciter, s'il est besoin, nous sommes dans une spirale ou un État s'éloigne de ces citoyens, et surtout des valeurs qui le fondent, au profit de ceux qui sont censés représenter ce peuple, qui est peu à peu mis en cage. Ce groupuscule, mené par un Draghi français, sent bien qu'il va trop loin et cherche à se doter d'un appareil policier et de surveillance de pays totalitaire. Car ils pourraient bien être non pas 2000 à marcher sur l'Elysée comme cela se produisit durant l'intense bataille contre la Loi-Travail, mais possiblement 20000 ou plus.


    Ce, grâce à des faits-divers policiers systématiquement montés en épingle et des actes de terrorisme dont l’État même, censé combattre le terrorisme, est le moteur du  développement en France, par le soutien unilatéral (nous n'avons pas été convoqué pour nous prononcer sur les guerres de Sarkozy, Hollande, et encore moins aujourd'hui de Macron) aux entreprises des USA, qui ne jouent qu'un jeu impérialiste éternellement demandeur de guerres, à l'extérieur de chez lui, pour s'approprier des ressources et imposer sa loi à l'ensemble du monde.

     

     

     

    2017

     

    La loi du 1er Mars :

    Les policiers municipaux armés pourront faire usage de leur armes; les gendarmes,  policiers et agents des douanes auront un  numéro d’immatriculation administrative affiché sur eux et non par leur état civil; les outrages auront des peines doublées;

    Est introduite la possibilité pour les agents de sécurité privée d’être armés;

    Le délit de consultation habituelle de sites terroristes est réintroduit.

     

    La loi du 12 juillet

    Un amendement adopté au Sénat précise que la prolongation de l’état d’urgence débutera le 16 juillet 2017. le Sénat a rétabli la possibilité pour les préfets de prendre des mesures d’interdiction de séjour en respectant les prescriptions formulées par le Conseil constitutionnel.

     

     

    La loi du 30 Octobre  

    Elle intègre dans le droit commun des dispositions jusque-là réservées à l’état d’urgence.

    Elle établit des périmètres de protection des lieux ou des évènements soumis à un risque d’actes de terrorisme et valide les mesures de surveillance à l’encontre de toute personne à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace d’une particulière gravité pour la sécurité et l’ordre publics.

    Interdiction de se trouver en relation avec certaines personnes dont il existe des raisons sérieuses de penser....

     

     


  • Commentaires

    1
    Martine TINTIN
    Jeudi 4 Janvier 2018 à 13:43

    Il est temps de relire Maria-Antonietta Macciocchi dans ses "Eléments pour une analyse du fascisme" qui, dans les années 70, anlysait déjà la montée des dérives sécuritaires de nos sociétés contemporaines, soi-disant dites démocratiques...

      • Jeudi 4 Janvier 2018 à 19:57

        Sage conseil, Martine...A méconnaître le passé, on finit par le reproduire, malheureusement, comme disait Churchil, je crois.

    2
    Écume blanche
    Samedi 6 Janvier 2018 à 01:44

    Bel article, bel historique sur la dégradation continue, et  la manipulation tranquille mais sure des masses.

    https://www.youtube.com/watch?v=Mm8PZFz9T-E

    http://bibliothequeuniverselle.blogspot.fr/2016/01/la-strategie-du-choc.html

    Bravo !

     

      • Samedi 6 Janvier 2018 à 11:04

        Merci, chère Écume...Effectivement, le livre magistral de Naomie Klein semble de plus en plus pertinent pour montre montrer combien les forces du Kapital - faux représentants, vrais créatures de l'Argent - organisent une stratégie d'attaques tous azimuts du modèle démocratique, régulé, basé sur des valeurs pour accélérer leurs coups quand ils sentent l'opposition débordée, déboussolée.

        Le problème étant que nous avons à la tête de l'instrument qui devrait nous permettre de résister, l'Etat, des gens qui sont acquis à la destruction de notre modèle social et démocratique, comme Macron, qui déjà sous Hollande préparait la destruction de la Fonction Publique....

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