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L'infini
Le vocabulaire de la techno-science est tellement riche, contrairement à tous ces arpenteurs de pages qui font du rêve avec du vent mauvais.
L'idée est toujours de poser quelques-uns de ces monuments textuels comme barrière et guide à la fois, pour voir vers quel chemin le vocabulaire de la géométrie ou de la physique conduit, comment s'exprime la tension entre humanité et représentations théoriques.
La série devrait comporter 24 occurrences, ou plus, le voyage étant le chemin.
rémissement d'une lèvre sur une autre, gonflement de chairs autres sur les
miennes et vice-versa, plasticité renforcée sous la pression. Pulpeux accord des
contours.
Dans un mouvement de légère bascule, les lèvres s'étirent , s'écartent aisément
et vient la salive. Mouillent ensemble les lèvres tétant le même désir, s'ouvrent les
bouches alors, les langues vont se parler dans leur clairière brûlante, infusent, diffusent
un message de plus en plus impératif.
L'appel traverse les continents émus, s'infiltre au bout des replis encore enneigés.
La langue est universelle, la réponse se lève jusqu'au bout de l'horizon. Esprit de corps,
avant tout. Il s'agit ni plus ni moins que d'un assaut moite et tout le monde a barre sur
chacun dans les terres où les eaux s'enhardissent.
La langue d'abord, mais les dents, mais les doigts, mais les cheveux, mais les orteils et
tous les poils du sapiens s'en mêlent. Il se rappelle quoi, cellulairement parlant, l'homme
peu à peu redressé ? Sa cambrousse, évidemment.
Monter vers l'ultime ciel intérieur, sans escale autre que d'enregistrer lessuaves messages tout du long. Tout le chemin est à parcourir de front, dans toutes les
directions des étoiles de mer, à vitesse intensément calculée pour se hâter lentement,
ensemble.
L'arrivée est une dimension au-delà de ce chemin si bien encombré d'humides fourrés et
de cairns tactiles. La route qui s'ébat débouchera, peut-être, sur une place où l'homme ne
pleure que de joie, à l'infini de sa condition.
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