• L'arène

     

    L'arèneans cette ville flottait une odeur sans âge

     

    J'y suis arrivé à pied, fourbu, mon sac brinquebalant comme un glas sur mon épaule

     

    Pour me traîner dans les rues glacées d'un novembre éternel

     

    Longeant les façades repliées sur leur involution

     

     

     

    Sans attendre, je me suis dirigé vers le centre

     

    Quelque chose m'y attendait, quelque événement, enfin

     

    Longtemps auparavant, le cercle de bois et d'acier espérait sacrifice ou célébration

     

    Il était maintenant désert, muet sur ce qui pouvait s'y jouer pour moi

     

    Je finis le tour de l'arène d'un pas épuisé

     

    Les gradins me regardaient sans dévoiler leurs intentions

     

     

     

    Les rayons de l'étique soleil ne séchaient pas la chaux qui couvrait le sol

     

    Blanche était la haute clôture autour de ce lieu dont rien n'indiquait le rituel perpétré

     

    Blancs étaient les bancs en étages

     

    Quelques milliers de personnes pouvaient s'y être assis

     

    De leur présence, de leur désirs et de leurs colères, rien

     

     

     

    Ou peut-être une énergie recuite, délavée comme la chaux centrale

     

    Crier, pleurer ou rire relèverait-il les morts ?

     

    Je ne pouvais essayer, j'étais mort trop souvent

     

    Las, ô combien las, l'ironie restait ma bienveillante compagne

     

    J'aurais même pu tout abandonner dans ce théâtre oublié

     

     

     

    Je ris, finalement, qu'avais-je à perdre si ce n'est le suaire qu'accordaient ces lieux à chacun

     

    Des gradins un bruit se leva sans direction, sans foyer

     

    Le vent n'aurait pas fait mieux qui porte l'espoir où personne ne l'attend

     

    Je les vis, ils se levaient tous, lentement, comme il se doit à des spectres de ce qui fut

     

     

     

    Je pleurais dans le vent qui amenait mes larmes au loin

     

    Une goutte sur le cœur d'une femme, une autre dans les cheveux d'un enfant, une autre encore pour la main d'un vieillard

     

    Holà, amis d'hier et de nulle part, savez-vous que le soleil ne renonce jamais à brûler ses nuits ?

     

    Ils ont ri sans doute, et avec eux j'ai laissé la joie sortir de moi, car je savais

     

    Je ne pouvais ignorer qu'il est des rêves plein de tendresses et de promesses inattendues.

     

     

     



     


  • Commentaires

    1
    HED
    Jeudi 15 Décembre 2016 à 19:10
    MAGIQUE
    2
    Jeudi 15 Décembre 2016 à 19:57

    Magie blanche, j'espère... smile

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