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L'abyme, avec un A
algré les faire-part, les certitudes et les insouciances
Le monstre demeurait
Le monstre en ses fosses insondables
Aujourd'hui il est forcément
Ressorti
Il rode
Paraît-il même qu'il rode
Dans les ombres de ruelles incertaines
Dans les ombres des faces de chômeurs
Dans les ombres des mots décalottés au milieu des gradins
Il se cache, mais vraiment à peine
Il grime ses éventails d'antiphrases doucereuses
Il grimpe dans les sourcils les plus froncés
Il se juche sur les accusations définitives
Il adore les victimes obstinément désignées
Il prépare la fin du monde
Il peaufine la fin de notre monde
Pardon, de votre monde
Il la colorie
Il l'agrandit
Il sème de belles gouttes de sang dessus
La promesse est prête, voilà, voilà
Absolument réglée jusqu'au moindre soupir d'horreur
Un avenir noir, si noir qu'il en est basané
Un ciel de minarets
Une jungle sur le parvis même de l’Église
Allons, ne soyez pas timide
Prenez un bulletin
Ou prenez la hache, là
Là, vous dis-je.
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Commentaires
1Henri DayssolMercredi 13 Mai 2015 à 21:42Je ne peux pas dire que j'aime. non ce que j'ai à dire c'est que j'adore...à ce point que si tu le permets Alain je dirai ce texte exceptionnel dans mes lectures-spectacles... merci en tout cas et un grand bravoRépondreMerci, Henri, de la part d'un homme dévoué comme toi à la poésie ça me touche vraiment. Je serai fier de savoir que ce texte voyage dans les têtes et les territoires, grâce à toi.
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