• In girum imus nocte ecce et consumimur igni*

     

     

    Peut-être aimons-nous les oeuvres d'art parce qu'elles nous tendent un miroir où nous ne nous discernons qu'à peine. Alors notre esprit tourne à toute vitesse, comme le phalène d'une nuit...

     

     

     

    umées, brouillards, espaces indistincts. Comme si le mystère général s'épaississait. Il y eut une peinture figurative, il y eut une photographie du réel. Tout cela se dissout dans l'incertain, dans le rêve ou le cauchemar qu'exsudent nos esprits perdus.

     

    Repères dissout dans la main qui tremble, dans l'époque qui vacille, sidérée d'avoir tant accumulé et si peu bâti. Si ce n'est des créations comme autant de couches de questions. Temps et mémoire s'affrontent. Mémoire, évidemment. Le temps des horloges n'explose qu'une fois.

     

    Alors, la démiurge en robe orange. Du lointain dehors où son esprit suppute les chances d'échapper au tragique, elle pose un regard caché sur ce passé qui vient, revient hanter ses nuits. La démiurge puisque la face masculine du Janus a failli.

     

    D'ailleurs, le passé processionne, descend depuis la grisaille des temps présents, depuis le désenchantement, les marches vers l'infernale liberté de s'assumer, d'en finir avec les prothèses mythiques, les avenirs théoriques.

     

    Gris le présent, il peut être beau ainsi. Elle ne sait. Elle le souhaiterait peut-être si elle savait elle-même ce qui attend au fond de sa mélancolie. Est-ce lui, derrière les voiles amers et majestueux, derrière la lucidité qui veille au-delà des encorbellements surchargés de l'espérance folle, des enthousiasmes léonins ? Plein cadre, la foule et le corps. La terre n'est plus bleue comme une orange, la terre est grise et la foule solitaire. Pour le reste, il faut attendre que s'épurent les ombres et s'éloignent les fumées.

     

     

     

    Sur une photo de Gérard Masson, photographe :

     

    https://gg-masson.odexpo.com/default.asp?page=7758&lg=

     

     

     

     

     

    * Nous tournoyons dans la nuit et nous voilà consumés par le feu.

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :