• Dernier festin démasqué dans l'interzone

     

    A relire en pensant au couronné déjà plus tellement frais, Macron. En tentant de dénicher une différence avec ses prédécesseurs, tant pour la politique totalement à rebours de ce que ses slogans, ses postures, son esquise de programme laissaient croire en campagne, que pour sa révérence totale devant D. Trump, jusqu'à reprendre la moindre lubie dictatoriale. Ainsi, l'idée de brider le Net, d'en extirper cette Liberté décidément gouailleuse, rebelle et volatile qu'il excite, en alléguant des "Fake News" aussi fausses que les promesses de campagne de Trump envers les pauvres US.

     

    Dernier festin démasqué dans l'interzone

     

    Dernier festin démasqué dans l'interzoneprès une carrière de pirate immobilier et de bateleur d'émissions bas de gamme qui l'ont rendu richissime, Donald Trump est couronné essentiellement contre les icônes Clinton et sa clique, qui incarnent le système. A peine intronisé il rameute l'establishement.

     

    François Hollande est élu comme homme de gauche. A peine sacré, il s'agenouille devant le patronat le plus fortuné, applique ses exigences et fait pleuvoir sur lui les euros par milliards, sans garantie et sans résultats aucun dans les domaines brûlants de l'emploi et des salaires. Il s'applique à mener, dans le même temps, une politique de droite sécuritaire, belliciste, autoritaire et anti-sociale. En extase devant le maître du monde US, il renie totalement ses positions/propositions, son patrimoine génopolitique, son parcours et accessoirement la confiance que lui ont accordé les français, déjà exaspérés par le précédent président.

     

    Marine le Pen, annoncée présidente prochaine dans les médias et les officines de sondage, hurle contre les institutions marchandisées, mais elle ne rendra pas un seul service privatisé à la tutelle publique, à l'intérêt général, si l'on en juge sur son programme. Il faut dire qu'elle parle assise sur un tas d'or, avec un patrimoine qui la classe dans les 1%. Le programme est logiquement dans le tunnel libéral, prônant la « coopération [...]entre acteurs du privé et du public » et un « small business act » pour les PME, sur le modèle US qu'elle pourfend, par ailleurs.

     

     

     

    Tous les grands pays ont validé la COP21, mais la production industrielle et la pollution corrélative continuent de plus belle sous le label « développement durable » qui permettra de foncer toujours à tombeau ouvert vers le point de rupture.

     

    On sort avec peine d'une crise qui a ruiné des centaines de milliers de gens aux USA et dans le reste du monde. Sa principale conséquence a été une décision US, puis UE, de refinancement des banquiers incendiaires à hauteur de plusieurs milliers de milliards de dollars et d'euros. Les transactions boursières continuent à grossir à vitesse lumière avec les HFT, comme si de rien n'était. Les conditions de l'effondrement bancaire se reconstituent pour que le prochain soit un cataclysme qui paralyse l'économie mondiale et « le risque n’a jamais aussi été élevé et dans les milieux autorisés, on chiffre déjà ce risque à 75 000 000 000 000 euros », confessait un économiste de Contreproints, site plutôt peu éconoclaste, tandis que Le bilan écrivait : « Les milliers de milliards d’euros dépensés par les États pour « aider » les banques ont permis à ces dernières de poursuivre leurs activités de spéculation ».

     

     

     

    Donald Trump est portraituré un peu partout comme un homme raciste, machiste, protectionniste et anti-communiste, mais personne ne lui reproche ce avec quoi lui et une poignée d'autres écrasent l'immense majorité de leurs compatriotes. Ce qui les pousse et les autorise à interdire toute redistribution de l'argent et du pouvoir, décider de l'avenir la plupart du temps sans autre escale démocratique que la discussion avec d'autres millionnaires en dollars, les congressmen. L'argent, ce capital que Donald Trump chérit, comme le socialiste lambda révère tandis qu'il vomit sur les services publics - on se souvient d'Arnaud Montebourg – un des plus « à gauche » du PS – qui s'est présenté, en introduction à sa trajectoire de présidentiable, entouré par deux maîtres financiers, comme gage qu'il évoluerait toujours entre dérisoire et mensonges, spectacle et renoncement à la Jospin. Jospin qui s'est couché, lui aussi, comme tout bon socialiste, tout en accusant ce peuple qu'il a trahi de n'avoir pas été là pour le soutenir. Déni.

     

    Manuel Barroso a été le primus inter pares d'une instance qui se pense, comme les USA, vouée à gouverner quantité de peuples et de pays souverains, au nom de la démocratie et de politiques « inclusives », c'est-à-dire sociales. A peine parti, il passe sans vergogne chez l'ennemi désigné de la démocratie, l'hydre bancaire responsable des crises, comme des politiques autoritaires. Il va y monnayer ses contacts, déployer son expérience institutionnelle. L'instance « démocratique » qu'a dirigée Barroso s'offusque à peine, laisse faire. Sans complexe, il demeure depuis plus de cinq mois maintenant, au service d'une entreprise dont l'activité a coulé au moins un pays, la Grèce et dévoie chaque jour la démocratie quand elle ne l'infecte pas de ses hommes-liges, Draghi, Monti, et autres ministres, dans nombre de pays, à commencer par les USA. Lesquels la poursuivent en justice, pourtant, depuis 2010 pour la crise des subprimes et autres. Qu'importe, elle continue à spéculer tous azimuts, amplifier la désagrégation de toute procédure démocratique, de toute contrainte citoyenne, narguer la misère sociale et l'effondrement du politique qu'elle engendre. D'ailleurs son président, Lloyd Blankfein a multiplié son salaire par trois (!) en pleine crise des subprimes.

     

     

     

    Pierre Moscovici, éléphant socialiste, en fin de parcours dans l'intérêt général, rentre au service du 1% des 1% les plus ultra-libéraux dans l'Union Européenne, mais personne ne le lui reproche. On souligne du bout des lèvres, l'erreur de se faire remarquer ainsi. Rien ou presque dans la presse bien dégagée au-dessus des oreilles sur l’abîme entre un parcours de représentant du peuple avec convictions de gauche en sautoir, et un fauteuil à la Commission européenne pour y défendre les politiques réclamées par les multinationales, comme Goldmann Sachs.

     

     

     

    La productivité est si forte aujourd’hui qu'elle dégueule des hypers chaque soir, à l'heure où des intérimaires vont remplir d'énormes poubelles de bons produits invendus et les arrose de pétrole pour que les ventes prochaines ne soit pas gâchées par de la nourriture gratuite. Le monde à micro et écharpe trouve normal que la Justice envoie en prison ceux qui prélèvent les nourritures jetées pour garder en vie les troupes faméliques de SDF. Impunité par contre pour celui qui a en quelque sorte institutionnalisé la criminalité fiscale. Jérôme Cahuzac, condamné à trois ans fermes, n'est toujours pas en prison, lui.

     

     

     

    Le harcèlement moral des kapos-managers est tellement répandu, tellement avalisé, naturalisé qu'il frappe même les lieux et personnels qui sont voués à préserver notre santé et sauver nos vie : les hôpitaux. Chacun peut voir et décrire dans sa région, sa ville, combien la grande majorité des pierres du mur porteur qu'est notre société sont gauchies, sinon fracturées par l'invasion généralisée du marchand et de sa corruption endémique, pour faire de nos têtes des instruments à produire, agir, penser en dehors, si ce n'est contre nos intérêts fondamentaux d'êtres humains.

     

     

     

    Bref, se poursuit la progression géométrique de l'écart entre l'affirmation chatoyante d'analyses et de projets contredisant les évidences du réel et s'articulant avec la généralisation des actes – mensonges, reniements divers, renoncements – absolument contraires à une morale individuelle et une éthique politique.

     

    La politique projetée dans l'image, re-présentation magnifique et irréelle, n'est plus, in fine, qu'un battle game pervers où tous les coups sont permis, la plupart du temps par et pour de mercantiles acteurs et intérêts. Au citoyen le rôle du public passif qui supportera et l'un ou l'autre des icônes interchangeables, et les conséquences du jeu dans le réel, cette chose qui subsiste quand les lumières sont éteintes.

     

     

     

    C'est un phénomène mondial, semble-t-il, qui a du mal à trouver une opposition effective et générale. Un paradigme assez puissant, assez attractif pour occulter la perception de la réalité chez ceux-là même qu'elle perturbe, trompe, dessert le plus directement.

     

    L'occultation du réel, la transformation de la politique en série perpétuelle correspond au changement d'idéologie du capitalisme.

     

    Hier, il revendiquait la maîtrise de la totalité de la société à partir d’un corpus d'idées et de projets économiques et technologiques. Aujourd'hui qu'il a réalisé presque tout son « plan » initial, il passe, il est déjà passé à la prédation nue, ou presque.

     

    La prédation qui se révèle comme le fondement de projets, de visions et naturalisations obstinées, le ressort d'intellectuels engagés à ses côtés, la salive de ses ambitions théorisées. Résultat de son indéniable puissance, l'échec général. Le capitalisme n'a construit qu'une misère universelle, un effritement des liens sociaux, une perte de foi en l'avenir et d'ambition pour l'ensemble du monde occidental et au-delà où il développe méthodiquement des dictatures et des guerres. En réalité, il n'a réussi qu'à blesser gravement, sinon irréversiblement, le système Terre dans son entier.

     

    Sûr de sa force, sur les décombres il s'affirme aujourd'hui pour ce qu'il est. Un capital prêt à tout annexer, tout soumettre même sans nécessité, car telle est sa nature qui l'oblige à grossir au risque même de sa survie.

     

     

     

    Toujours prêt à écraser, il voit ses justifications pâlir sans états d'âme. Plus puissant que jamais il opte pour le dogme, d'une manière similaire dans la plupart des pays, semble-t-il, et la France n'y échappe pas.
    Dogme, la volonté de François Fillon d'amputer la Sécurité sociale alors qu'elle est à l'équilibre, alors que son déséquilibre n'est que mineur, alors que ce déséquilibre provient des ponctions qu'on opère sur elle pour alimenter la canaille du CAC et monter des plans absolument voués à l'échec. Échec transparent pour tous dès le départ, mais qu'on impose en sachant qu'ils iront garnir les poches des super prédateurs. En sachant que la ficelle est tellement grosse que le CICE, par exemple a été aussitôt perçu, par les victimes comme les bourreaux pour ce qu'il est, une arme de destruction massive des classes populaires.
    Dogme, « l'ambition » de François Fillon – politicien dans la norme, tombé dans la politique à 22 ans, sans rien connaître, donc, du travail, de la précarité et de la pauvreté, bref du quotidien de 95% des français - toujours, de supprimer plusieurs centaines de milliers d'emplois publics. Alors que l’État prétend lutter contre le chômage, alors que la population paupérisée gravement par l'austérito-sécuritaire de Hollande - suivant celui de Sarko, qui lui-même confirmait le grand sevrage mis en route par Chirac - a grandement besoin de ses services publics pour garder au moins la tête hors de l'eau.

     

     

     

    Le capitalisme des grosses ficelles, des diktats évidents n'a plus à se donner des airs sympathiques. Il retourne à sa nature première, la prédation généralisée et cruelle. L'ennemi est affaibli et apeuré. Salaud de pauvre ! Malgré tout, la société a du retard dans la compréhension et l'adaptation à cette nouvelle donne. Plus grave, elle est accroc au capitalisme, à son asservissement matériel, à l'esclavage soft qu'il a organisé. Les hommes sont des pantins agit par lui. Ils doivent revenir à eux-mêmes, sinon le capitalisme aura leur peau. Il les élimine déjà en masse, par toutes les guerres qu'il déclenche pour piller et grossir les fortunes obscènes et révoltantes recensée par Fortune. Pour aller au bout de sa jouissance mortifère, il ne met aucun frein, il en est incapable, Il ne pourra contenir le réchauffement climatique sous la barre de survie des 2°. Là aussi, une évidence de moins en moins cachée. La guerre se généralise avec ostentation, on fonce dans le mur dans le mur avec délectation chez les puissants. C'est jouable avec un très gros air-bag. Quelques milliards d'humains à sacrifier.

     

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    jérôme
    Mercredi 21 Décembre 2016 à 11:34

    Malheureusement beaucoup de vrai.

    2
    Mercredi 21 Décembre 2016 à 12:08

    Et peut-être cette vérité résistera et ne deviendra pas "un moment du faux", comme disait Baudrillard.

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