• Dans la rue - I

     

     

    Une nouvelle poussée de poèmes. Ils sont issus de ce que je perçois, là, dans la rue. Une rue qui avance vers l'étang, si loin qu'il faudra traverser un monde pour un jour, peut-être l'atteindre, avant de passer au-delà. Au-delà, où n'existe  plus ce que les habitants de la rue appellent le temps, l'amour, la solitude. et demain. Parfois, dans la rue, on se croirait déjà de l'autre côté.

     

     

     

     

     

     

    Dans la rue - Iar la rue, je descends

     

    elle s'appelle rue des primevères, ou des lys, peut-être des rhododendrons

     

    à ma mémoire, je n'en veux pas, le présent, le passé et le futur s’emmêlent, ici

     

     

     

    je descends, parfois je monte, toujours vers l'étang

     

    je le traverserai sur mes ailes mentales

     

    je passerai de l'autre côté du monde boueux, trancherai la laisse

     

     

     

    vers les bois et les miracles

     

    et les meurtrissures aussi, j'irai

     

    il faut une tendre envie pour inverser les polarités originelles

     

     

     

    je ne caresserai plus les plaies, à quoi sert de mettre des gouttes de sang dans les sabliers

     

    les chaînes que nous inflige le temps, j'en ferais des élastiques

     

    voilà qui m'affranchira des euros et des héros

     

     

     

    il y a loin jusqu'au calmes marins

     

    je sens l'odeur salée et poisseuse des eaux

     

    mes pieds voudraient cavaler mais le bout de la rue est encore obscur.

     

     

     

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    Au milieu de la chaussée, un enfant plié en quatre

     

    écrasé sous le poids des attentes

     

    il pleure, étouffé sous de confuses sensations

     

     

     

    l'enclume indistincte sur lui dégorge une sanie

     

    comme les corps de bestioles étranges

     

    élevées en cuves de désirs avortés

     

     

    plié en quatre, le jeune trèfle ne poussera plus

     

    vers la lumière fuyante je tourne mes pas

     

    il est temps de progresser vers le calme des eaux

     

     

     

    plié en quatre, à tout jamais interdit de vol

     

    sur le trottoir dépavé

     

    parmi les gens désagrégés, il est derrière moi.

     


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