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Chant
A la force de ses machines, l'homme est parvenu à se faire sa petite niche à lui dans les immenses ères géologiques. A peine installé, il fait tant de bruit et bouscule tout avec tant de fureur qu'il va s'effacer bientôt lui-même de l'Anthropocène.
Inventaire poétique de ce qui va disparaître juste avant lui...Aujourd'hui, le chant.
22 poèmes pour un Anthropocène étalé sur 220 années, ou à peu près.
es chants du ciment défunt sèvrent les esprits toujours encagés
avec le schisme des machines
avec l'atonie des ruines angulaires
avec le linceul sale du générique fracas
le silence est là le silence est tellement là
le Silence
quand la lune allumera le cinquième quartier
montera vers elle le chant
les chairs épuisées concevront leur résurrection où les corps s'aimantent
les esprits perdus laisseront soleil et pluie faire oeuvre sur les déraisons
les coeurs fripés retrouveront la source sans âge
le chant est chair d'homme-oiseau
le chant sublime son or sous des palais ignorant la discorde
le chant trace des arcs-en-ciel dénommant un pour un chaque homme
dans le monde fini il s'èlève pour ramener la rosée le sphinx et la tête de Cassandre
quand les étoiles humaines s'aligneront dans l'ordre intime le chant s'ouvrira
... la-la...la-la-la...la-la-la-la....la-la-la-la-la...la-la-la-la-la-la...la-la-la-la-la-la-la...la-la-la-la-la-la-la-la...
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Commentaires
Ton chant Alain est quant à lui déjà ouvert… beau poème !