• Cata Combes ou l'impunité généralisée comme terreau des conduites à risques

    Un espèce de droit de suite sur un carnivore dont le biotope s'étend sur un territoire nommé la France

     

     

    n certain Combes Michel vient de quitter de la société Alcatel avec la somme faramineuse de 14 millions d'euros  globalement pour avoir coupé dans l'effectif salarié en profondeur. 20000 personnes auraient été exécutées selon les sources du début de l'affaire. Les journaux de la médiasphère de Marché – Les Échos, l'Express, le Point, l'Expansion, Boursorama, le Monde et autres machines de propagande patronale – ont ramené rapidement le nombre à 10000.

     

    Rapidement, la rançon de Combes est diminuée, tant l'opinion publique s'irrite. Combes, loin de manifester le moindre remord, la moindre compréhension, s'arcqueboute pour garder son trésor. Pactole mal acquis dans une France qui ressemble de plus en plus à un pandémonium où la misère sévit, tandis que les valeurs, les solidarités, le sens même de l'existence en commun disparaissent pour ne pas gêner la survie. Là, des jeunes vendent leur sang pour subsister, vont tapiner par ci par là, des vieux se nourrissent de bouffe pour chiens et la population d'une grande ville surnage dans les rues, quand elle n'y meurt pas. Ici, Combes, si tu y entrais un jour, tu laisserais toute espérance.
    Je, nous n'aurons jamais la capacité ni le droit de tutoyer le patron Combes, l'homme Combes. Il est dans une nacelle idéologique plus étanche qu'un sous-marin nucléaire d'attaque en poste au abords de la Russie. D'ailleurs, la presse s'est rapidement éloignée de cet accident industriel sur pattes, tant il est impératif, pour sa propre survie, de poser un cordon de silence autour des ruines.

     

    Notre ami doré a commis au moins deux textes. Le premier s'appelle sobrement Liberté. Le deuxième est à paraître. Co-auteur, un certain Rivaton Robin.
    Qu'apprend-t-on dans cet opus que les éditeurs sans doute se bousculent pour financer, anticipant le moment où leur entreprise de production industrielle de textes imprimés aura besoin d'être recapitalisée par la tirelire de Combes ?

     

    Combes n'écrit pas avec n'importe qui. Rivaton est fondateur du plus important Think Tank français, Fondapol. Cette machine à produire des idées opérationnelles, est de droite, mais financée à millions d'euros aussi bien par l’État socialiste que par les patrons de multinationales. Les clubs d'influence comme celui-ci - une centaine en France - ne sont pas des rassemblements vraiment massifs. Ils préfèrent quelques happy few à M. tout-le-monde. Question d'entre-soi.
    Selon un connaisseur du sujet « En France, le débat dont nous nous gargarisons tant est restreint à un espace bien précis, plombé par l’emprise de quelques indéboulonnables, borné par la crainte de sortir du « cercle de la raison ». Et souvent en contradiction totale (cf. les discours sur l’Europe ou l’immigration) avec ce que pense l’ensemble de la population. Les think tanks français ou fondations et instituts qui y ressemblent le plus oscillent entre la « pensée unique » néo-libérale et « moderniste ou une aimable social-démocratie soucieuse de ne choquer personne. En France les idées sont plus souvent qualifiées ( archaïques, souverainistes, néo-staliniennes …) que discutées. ».
    Les membres ne sont pas vraiment recrutés chez Pôle-Emploi, nous révèle Télérama.

    « On a affaire à une « composition socioprofessionnelle ultra homogène, qui cultive l'entre-soi : grands patrons, hauts fonctionnaires, banquiers et avocats d'affaires, économistes... » « Dans la presse écrite, ils nourrissent les pages « débat » des quotidiens sur la dette ou la réforme des retraites. » Dominique Reynié «  directeur de la Fondapol, professeur à Sciences-Po et invité récurrent de C dans l'air, est incollable sur la Chine le 27 octobre, sur la dette le 31 octobre ou sur Berlusconi le 4 novembre. Pour gérer sa com et celle de la Fondapol, ce dernier a fait appel à Image 7, l'agence d'Anne Méaux, qui coache une bonne partie du CAC 40... »
    « La primaire socialiste ? L'idée a germé chez Terra Nova. La « règle d'or » ? Elle est née à la Fondapol. »

     

    Que dit Combes, donc ? Il parle d'abord dans une conférence – faite avec Rivaton. Voilà ce qu'il ce qu'il donne comme raison pour son « succès » chez Alcatel, après la saignée.
    « une des clés du succès de la restructuration d'Alcatel a d'ailleurs été la coopération des salariés et des syndicats conscients de la nécessité de fermer certains sites ».
    Ne passe pas un mois sans que ne soit annoncé un nouveau « plan social » avec à chaque fois la destruction de l'emploi salarié comme variable d'ajustement obligée. Et Combes aurait eu la « coopération » des salariés, ou des syndicats...Le couteau sous la gorge, oui. On est en plein déni. Pourquoi ce déni ? Parce que Combes est de plein pied chez les happy few.

    - Administrateur du Centre d'Étude et de Prospective Stratégique (CEPS).

    - Premier Vice-président du Club des Décideurs.

    - Co-président du Club Parlement des Idées.

    - Conseiller du Club Turbulences.

     

    Combes est un pilier du monde des TT. Lequel, dans le versant de droite, comme dans la version socialiste, prône en permanence des politiques ultra-libérales, avec tout pouvoir au Marché qui définira, par le biais du gotha patronal, les objectifs, les financements et les sacrifiés, le boulet social à éliminer, avec son consentement bien sûr. Et ne cessera de hurler contre l’État, à l'intérieur comme à l'extérieur, puisque ces belles personnes sont des go-between qui travaillent avant tout à conserver les portes ouvertes sur les tablées diverses où ils festoient en jetant des miettes de plus en plus rares aux chiens.

     

    Il n'y a aucune raison que Michel Combes rompe avec un discours, une pratique sanctifiée par ceux qui l'entourent depuis toujours. Les décideurs, de droite ou de gauche, - suivant leur choix à la sortie d'X, Centrale, Normale Sup...Ils ont fait sa carrière, l'ont form(at)é, l'ont propulsé. Il leur doit tout. Ils sont sa tête et son humeur.
    D'ailleurs, il persiste, dans son nouvel opus à paraître Les bons outils pour les bonnes politiques, où il explique à ses amis politiques comment ils doivent faire ce que de toute façon ils feront puisqu'ils viennent des mêmes grandes écoles, nourrissent le même entregent dans des clubs d'influence similaires, passent de l'un à l'autre, avec la même boussole et la même carte du monde. On ne s'étonnera donc pas qu'avec son compère Rivaton, il donne des conseils aux politiques pour remédier à la défiance et au mécontentement des électeurs
    La boucle est bouclée, la politique comme annexe de l'économique, dans le territoire circulaire d'une rationnalité au service des happy few.

     

    Dans une conférence, Combes, livrant les objectifs qu'il s'était forgé pour sa purge à Alcatel, ajoutait en dernier « une nécessaire exemplarité pour faire perdurer la mobilisation des salariés ».
    Il ne peut y avoir de déni dans un esprit habité par l'impunité, car la fin justifie toujours les moyens pour les chefs de guerre. D'ailleurs, pourquoi prendrait-il quelque précaution, puisque un scribe ou un manieur de micro s'empresse à chaque fois de le saluer bien bas. Ou, dans sa marche directoriale ininterrompue vers la gloire, une nouvelle entreprise* le couvre d'or, comme s'il n'en avait pas déjà assez pour nourrir quelques milliers de salariés anonymes.

     

    « Félicitations aux patrons visionnaires, de Patrick Kron à Michel Combes, ces hommes qui ont su sacrifier le court-terme pour un long-terme bénéfique au pays »

     

     * SFR-Numéricable s'apprête à fêter l'arrivée du Crésus avec une bourse de 100 millions d'euros. Ce qui, converti, fait 660 millions de Francs, soit 66 milliards de centimes. Soit un an de SMIC pour 7336 personnes. Soit ce que la France doit débourser pour accueillir sommairement tous les réfugiés à qui elle doit asile : environ 100 000 personnes.


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