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Avenir
A la force de ses machines, l'homme est parvenu à se faire sa niche à lui dans les immenses ères géologiques. A peine installé, il fait tant de bruit et bouscule tout avec tant de fureur qu'il va s'effacer bientôt lui-même de l'Anthropocène.
Inventaire poétique de ce qui devrait disparaître avec lui. Choses et concepts, sensations et idéaux sur le point de, ou déjà en chute dans le grand Déversoir. Aujourd'hui, l'avenir.
22 poèmes pour un Anthropocène étalé sur 220 années, ou à peu près.
appelez-vous hurlait Cassandre aux vents mauvais
rappelez-vous demain sinon je m'en irai aux cendres
l'agora vide bruisse de remords inutilisés
la ville déchante sous la pluie d'humains déboussolés
prie, alors prie
que la lumière soit artifice flouté
les futurs s'entassent dans les rayons des Babel éclatées
les futurs pleurent toujours au pied d'Hiroshima
Les futurs coria s'enfoncent à jamais dans le ventre infécond de la Terre
les futurs lépreux arrachent leurs croutes à Seveso
l'enfant vieilli ouvre les portes des temples
où naitras-tu chante l'ultime baleine aux abysses opaques
il s'en est allé avec les lumières d'étoiles abusées
après tout il n'était maître que des terres du rêve
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Commentaires
Au début était le rêve