• Avec les loups ?... - II

     

    Voilà. L'affaire est réglée. Poussier exécuté, la victime honorée. Et l'infâme châtiè. D'ailleurs, il était à moitié zinzin, c'est lui qui le dit.
    Bon, ça c'est fait...

    Grace à l'immense Garde des sots Sceaux que fut C. Taubira, la France a trouvé moyen d'ériger une magnifique barrière contre les pensées terroristes. Avec une incrimination toute ronde et bien dure, "apologie du terrorisme". Personne ne passe entre les mailles, et surtout pas ceux qu'on veut voir trébucher, comme l'odieux Poussier, de l'odieuse France Insoumise...

     

    MAJ - 30/03/2018

    En bas de page

     

    Avec les loups ?... - II

     

    Avec les loups ?... - IIn constate que le Tribunal est allé au-delà de la réquisition initiale.

     

    Mais qui sont les juges de cette infamante qualification, supérieure, aujourd'hui, à celle d'antisémitisme ?

     

    Ce sont des juges pour audiences « light », sur le modèle des comparutions immédiates. Sous-entendu, pour désengorger les tribunaux, pour qu'ils s'occupent des « vrais » affaires.

     

    Ainsi, après 10mn de délibérations, les juges ont condamné Stéphane Poussier, sans retenir la liberté d'expression fondamentale dans un pays normalement démocratique, ni faire la nécessaire distance entre l'écrit qui a sa puissance et sa logique, qui entraine des débordements parce qu'il est confiné sur une page, sans un face-à-face entre l'auteur et une ou plusieurs personnes réelles. Et sans retenir l'évidence, surtout : les tweets de Poussier s'attaquent au flic, pas à l'homme et encore moins au courage de cet homme.

     

    C'est une longue tradition à Gauche que de ne pas porter cette institution policière dans son cœur, voire de la détester franchement. Car à Gauche, on n'a pas oublié, je l'ai dit, bis repetita placent, le joli mois de Mai 68, malgré les vomissures sarkoziennes, ni l'Occupation et la police collaborationniste de Vichy, ni les dizaines de bavures annuelles commise par cette même Police 2018, dont sont victimes principalement les classes « d'en bas ». D'où l'idée que la colère, la haine même exprimée dans ces tweets découlerait possiblement de ce  mémoire populaire meurtrie.

     

     

     

    Toute ces raisons n'ont pas fait fléchir les juges du vite-fait. Une justice vite faite, pour vite exécuter sur le billot d'une certaine opinion de quelque centaines de twittos prêts à en découdre derrière écran. Prêts aussi à envoyer qui le voudrait chez Stéphane Poussier pour un petit lynchage bien légitime, en donnant son adresse sur Twitter.

    La Justice a tranché. La même Justice qui apporte, vite fait, hein, de l'eau au marécage du  politiquement correct, aujourd'hui, participant à l'amalgame ela Gauche = terrorisme ou antisémitisme, grâce à des « journalistes » qui n'hésitent à en rajouter dans l'émotion qui huile touit ce traficotage idéologique, dans le registre victimaire. Ainsi, le Parisien, qui charge sur l'ambulance Poussier avec un courage éditorial sidérant. Et consacre une ligne à la défense.

     

     

     

    La France Insoumise, par la voix de Melenchon, a appelé à l'inculpation de Poussier. Politiquement compréhensible, mais moralement cela risque de laisser des traces dans l'unité. N'aurait-il pas mieux valu aller au clash avec cette classe politique moribonde qui nous sert une morale faisandée venue d'outre-atlantique ? D'aller au clash avec cette presse de patrons, d'éditorialistes, de journalistes courbés, au nom de ce qu'ils revendiquent eux-mêmes, l'objectivité. Objectivité que le Parisien, comme tous ces confrères dévoreurs de subventions étatiques, n'a absolument pas respecté dans son article et dans tant d'autres. D'aller confronter cette coterie soumise qui lèche les opinions du, des Pouvoirs, pour toujours en rajouter dans le formatage de cerveaux dans le sens ultra-droite, jusqu'à en appeler peut-être bientôt à des pogroms où on brûlera de l'anar et de l'ultra-gauche ?

     

    La France en a ras-le-bol de ces institutions dévoyées, tout nous le dit, à commencer par les sondages qui déclinent l'effondrement de la confiance aux politiques, et à la Presse qui s'écroule. Et ce ne sont pas quelques hystériques FN traquant le faux-pas à Gauche sur les réseaux sociaux qui arrêteront cette lame de fond. La France Insoumise a choisi la politique, a choisi de ne pas voir que Stéphane Poussier s'attaquait au statut, à l'institution et non pas à l'homme. D'ailleurs, il a dit sa compassion pour le héros mort et sa famille. Un peu tard, mais il l'a dit.

     

     

     

    Tout cette hystérie sert évidemment les intérêts d'un Pouvoir qui se remet toujours plus entre les mains d'un État-bunker, d'un État policier, évidence si l'on se rappelle un peu les milliers de flics et de bidasse déployés dans le pays sans cesse - Sentinelle, Vigipirate...- , à la moindre foire ou au plus petit concert, avec une efficacité  proche de zéro, mais un impact d'autorité et de menace indéniable sur la population.

     

    Tout cela est concerté. Naturellement pas les attaques terroristes, mais leur exploitation permanente dans le registre boucs émissaires et dramatisation policière.

    Le ver était dans le fruit dès le départ. Dans les failles de cette loi contre l'apologie du terrorisme. «

     

    « Mais qu’est-ce que c’est exactement l’apologie du terrorisme ? », se demande ORIW organisation contre le racisme et l'islamophobie, en 2015. « Avec cette expression, dans une circulaire de janvier 2015 de la ministre française de la justice, Christiane Taubira, on indique le fait de « présenter ou commenter des actes de terrorisme en portant sur eux un jugement moral favorable».  Faits envers lesquels les procureurs de la République devraient « faire preuve d’une extrême réactivité dans la conduite de l’action publique envers les auteurs ».

     

     

     

    Comparution immédiate ou pas, justice à la René Girard ou pas, difficile de ne pas voir la grosse ficelle idéologique présente, que tout organe d'expression, tout citoyen épris de liberté aurait dû combattre sans répit. Mais non, tout cela est passé en catimini, entre deux facéties de Lady Gaga sur Cnews, ou parmi les vasouillages de BFMTV sur tel accident mortel en République serbo-croate.

     

    Pourtant Christiane Taubira, cette presse de valets, à commencer par Le Monde, nous la présentait comme une incarnation de la Liberté. Si avoir fait carrière dans les Radicaux de gauche, aux côté de Baylet, patron de la Dépêche du Midi, bien connu pour sa propension à confondre les journalistes avec les jardiniers, est un tremplin vers la pensée et l'action la plus courageuse et autonome, alors je veux bien croire que Jospin était un socialiste inconnu des registres de la CIA.

     

    Mais passons. Il suffit de lire. « présenter ou commenter » le terrorisme avec un "jugement moral favorable". On interdit, de fait, toutes les thèses qui expliquent les motivations terroristes, qui soulignent la désespérance, la forme d'intrépidité désespérée de ceux qui n'ont plus rien que la rage et la haine, ou qui ont finalement trouvé une amie dans la folie. Toutes ces thèses : poubelle. Ceux qui saluent une attaque contre des états financeurs eux-mêmes du terrorisme : poubelle. Ceux qui, par dépit, commentent au café du coin, du genre « ils l'ont bien cherché à force de se servir chez les noirs ou les jaunes, en leur imposant des dictateurs » : poubelle. Tous ces discours, opinions, analyses, argumentations pensées : apologie du terrorisme, vous dis-je.

     

     

     

    Je ne parle même pas de la morale. Qu'est-ce qu'un jugement moral ? Certains, et non des moindres, vont même jusqu'à scier la question à la base. La morale, c'est toujours la morale des autres.
    Sans aller vers ces jusqu'au-boutistes, il faut bien reconnaître que nombre d'analyses critiques, a priori froides, comportent des jugements moraux insidieux. Combien de rapports « exhaustifs et détachés » débouchent finalement sur un jugement moral, quand ils ne le chevauchent dès le départ ? Comme ces rapports d'universitaires dépassionnés validant les solutions des gouvernements qu'ils servent dans leurs études « impartiales », comme tous ces sondages qui, ô miracle, légitiment une opinion conforme à celle souhaitée par ceux qui les payent.
    Évidemment, le soubassement de la Raison est friable. Il est érigé sur des hiérarchies des faits dont l'importance est finalement variable suivant les valeurs, donc la morale, d'une culture donnée. La morale est compagne de l'analyse, comme la chemise est collée aux fesses de la crémière.

     

    Bref, le texte de Taubira est un chef-d’œuvre d'indécision, laissant place à toutes les interprétations que Stéphane Poussier est cloué. A partir de ce fourre-tout fait pour emmener les juges – et les politiques derrière - à condamner les misérables comme ils le voudront, et non pas comme quelque diagnostic d'enquête longuement pesé permettrait, peut-être, de le faire, on fait réagir, on formate tous les esprits faibles.
    Ne reste plus à la Presse qu'à applaudir au secours de la victoire, grâce à ces éditorialistes que le monde nous envie. Aux télés à faire pleurer encore une fois la famille de la victime, à quelques politiques LREM et LR à prendre un air bien conquérant, avec une pointe de mélancolie, pour lâcher une forte sentence...Et le terrorisme, comme les libertés qu'on daigne encore supporter pour le bonheur de ce peuple ingrat, n'auront qu'à bien se tenir. Amen.

     

     

    MAJ - 30/03/2018

     

    On est horriblement pressés, dans les allées du pouvoir.

    E. Macron, président, à peine les deux hommes incriminés dans le meurtre de Mireille Kroll incarcérés, se précipite dans les médias et réseaux sociaux pour imposer le "caractère antisémite" du tragique faits divers. Hors, à ce jour, le lendemain de ce coup d'autorité, même la bienpensance médiatique est absolument dubitative, comme les juges encore indépendants et la police autonome.

     

    On était également pressés de clouer le sorcier Poussier. On a tordu le bras à la vérité. Il n'y a pas de rapport déductif entre se réjouir de la mort d'un flic et approuver l'attentat, le terrorisme et/ou ses meurtriers. Parce que les deux éléments ne sont pas dans le même registre sémantique. L’agressivité contre la police est ancienne, fondée et liée profondément à l'histoire de notre pays, où la police a régulièrement choisi d'agir contre la population. Le terrorisme est une donnée avant tout étrangère, liée à des guerres pensées, déclenchées et entretenues d'abord par des puissances extérieures, pour venir nous contaminer par les choix désespérants de nos (ir)responsables atlantistes et inconséquents.

     

     

    Là encore, on en fait des tonnes. La mort de l'admirable A. Beltrame, donne lieu à un torrent de larmes médiatiques versées par tous les experts auto-proclamés de France et de Navarre, sur les chaines de caniveau continu. C'est toute la police qui est sanctifiée.
    Mais s'est glissée l'info, oubli sans doute, sur quelques pages de presse. 10mn de délibéré pour décider du "caractère d'apologie du terrorisme", pendant que le Parquet, le Préfet, le Ministre et le Président sont dans les starting-blocks. Dix minutes ! pour déterminer si l'on écrase encore une fois l'ancienne loi sur la liberté de la Presse grâce à une qualification d'exception, ou si on analyse le texte pour ce qu'il est, une provocation et un clin d’œil macabre venu d'un homme aux nerfs en piteux état. Ou faire ce qu'on exige, juste derrière la porte.

     

    Les hommes n'étant que des hommes, Poussier a été sacrifié sur l'autel de la feuille de route Macron et alliés.  C'est-à-dire les deux Assemblées, à part LFI et quelques égarés.

     

    Bien gras, bien visibles, assurés de l'opulence, d'une retraite paisible, si conscients de leur immense valeur, que les journalistes intrépides, les éditorialistes indépendants, les patrons de presse soucieux de l'éthique ne cessent de leur confirmer, nos députés et sénateurs sont dans leur immense majorité profondément d'accord avec ce que veut Macron, ce pourquoi il a trompé ses électeurs et nous : faire taire la population, bâillonner toutes celles et ceux qui "en chient". Imposer le "caractère incontournable" d'une politique totalement dévouée à la richesse la plus immense, la plus sordide, la plus insupportable, politique qu'il impose de toutes ses forces, par tous moyens. Qu'on le laisse, une bonne fois, merde ! imposer le sale boulot, continuer dans les lois "dégueulasses" comme qualifiait déjà un haut fonctionnaire anonyme pour le Canard, il y a déjà quelques années de ça, celles de Hollande en matière "sociale".

     


    Continuer à briser impitoyablement le pays, à lever toute entrave, toute pensée même de régulation, toute idée de hausser les salaires et les pensions retraites. En finir avec tout ce qui est pour Macron et ses sbires l'enfer sur Terre : les contraintes empêchant de tout transformer en meubles modulables et jetables, pour accomplir la domination intégrale du Marché, à commencer par les GAFA et autres multinationales, sur Terre et dans les cieux.

     

     

    Je l'ai dit, il aurait mieux valu se battre sur le terrain de la Gauche. Qui méconnait le pasé est condamné à le reproduire. Regardez les horribles contrefaits que sont devenus tous ces socialistes qui ont voulu surenchérir dans l'antisémitsme, le terrorisme, et la soumission à l'Empire.
    Mélenchon, les députés de Gauche, après avoir pourtant cloué Poussier en premier, ont condamné le caractère "indéniablement antisémite" du meurtre de Mireille Knoll, se sont lamentablement fait jetés de la manif instantanément organisée après que le meurtre de M. Kroll ait été "acté" antisémite par le président.

     

    Les représentant communautaires autorisés à s'autoriser, c'est-à-dire, la caste en soutien fanatique d'Israël, détestent la Gauche. Résultat, Mélenchon et la France Insoumise sont ramenés encore une fois au même niveau, si ce n'est à une gémellité avec le Front National. Pire, ils apparaissent comme des faux-culs, de faux-combattants de l'antisémitisme.

     

    Bien la peine que lui, ou les cocus d'extrême-gauche viennent pleurer.

     

    La Gauche ne gagnera pas contre ce bulldozer idéologique, à se coucher dessous pour qu'il l'écrase comme les autres.

     


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