• And zeuh ouina iz Prez ande Premium. Aplôze.

    De la gratuité, d'un stage en immersion nécessaire pour Prez et Premium, des médias comme robinet d'eau croupie, et de dissonance cognitive organisée.

     

     

     

    es missionnaires télévisuels – Galzi, Calvi et autres fanatiques – nous vantent toujours, comme les supérieurs du Conseil Audiovisuel, la gratuité. La télé nous serait offerte, avec tout plein de chaînes gratuites.

     

     

     

    C'est dans cet état d'esprit qu'on a réalisé, à marche forcées, la TNT. Comme s'il n'y avait de problème plus urgent. 100000 personnes errent dans les rues à la recherche de leur vie perdue et déjà d'un toit. Des dizaines de milliers de gens ne touchent pas le RSA parce que – je pouffe – les formulaires à remplir sont trop compliqués, et survivent donc comme des rats.

     

    Des millions de personnes vont à reculons au travail, par peur d'un petit chef, par dégoût des taches minables et sans but qu'on leur impose, pour gagner des salaires de misère.
    D'autres millions, à moins que ce ne soit les mêmes qui somatisent*, se précipitent à l’hôpital, vu que les cliniques sont hors de prix et ne soignent que le plus facile. Pas de chance, il faut attendre plusieurs mois pour un spécialiste. A moins que preniez l'autre porte de l'hopital et entriez dans la partie privée qu'offre avec tout matériel et personnel l’hôpital public à ces salopards qui se goinfrent en libéral.

     

    Mais bon, grâce aux maquignons du CSA, on a une télé qu'elle est pire qu'avant. Feuilleton antédiluviens sur toutes les chaînes. Feuilletons US, pour plaire à la racaille néo-conservatrice qui infeste les institutions les plus élevées de la République. Ou débilités poussives, made en franchouillardie pur porc. Plus belle la vie, pour ne prendre que cet exemple, empile les caricatures mode – l'homosexuel père de famille, la misandre coincée, l'infidèle torturée, le black au grand cœur, le patron de bar altruiste et copain avec ses clients. Bref, les crétins qui ont conçu et réalisé cette daube ont littéralement volé l'argent public que les sages du Comité Je-ne-sais-quoi relatif à l'audiovisuel ou autre leur ont sans doute accordé, après avoir reçu un coup de fil, un chèque, une promo. Barrez les mentions inutiles. Comment j'allègue, je présume, je suppose ?! Non, on ne prête qu'aux riches.
    En plus ce machin valoriserait Marseille, comme dit Bolloré qui confond les gens avec des swaps. Un seul des comédiens lourdingues qui sévissent dans cette aventure guignolesque a l'accent marseillais. Mais peut-être font-ils allusion aux deux ou trois cartes postales récurrentes, sorties des égouts mentaux de la production dont le mépris pour la province suinte à chaque plan.

     

     

     

    Le Prez et Premium, - est-il besoin de les nommer ? - ressemblent comme deux gouttes d'eau au précédents élus sur des promesses jamais tenues, sauf pour les somptueux cadeaux à ceux qui n'ont besoin de rien. Le duo mérite d'être sérieusement recadré. Qu'on leur enlève enfin leurs joujoux monarcoïdes et qu'on les balance dans la vraie vie.

     

     

     

    J'ai donc la ferme intention de pondre une pétition pour envoyer ces gens en stage de formation HLM. Modalité : deux mois en immersion avec ressources réduites à l'obole salariale commune, le SMIC. Et bien sûr privés de courtisans. De caméra et de crétins BFMTV ou Cnews et toutes télés, presse de merde, à leur pieds. Mais ils pourront regarder les bouses qui se succèdent à l'écran, le soir en rentrant du boulot – parce qu'ils iront dans la journée travailler qui à l’Élysée, qui a Matignon et prendront le bus le soir pour rentrer au Val Fourré, à la Courneuve...

     

     

     

    Avoir le SMIC donne une autre perspective sur la gratuité. Ainsi, le regard soudain dégraissé découvre qu'il a payé, en réalité, pour la redevance et repayé pour subventionner quelque requin. Lequel requin, qui n'en rien à foutre du pôv con devant l'écran, fera démarrer une chaîne gavée de pub et de gravures de mode ou de vieux cons qui nous content des histoires extraordinaires...ment chiantes. Ou nous vendent du jeu vidéo dans des émissions interdites au +12ans. Ou bien nous forcent à imiter les bouseux US se battant avec leurs voisins pour accaparer et revendre quelques hardes. Ceci dit, c'est peut-être une préparation à ce que sera la misère ambiante, ce qu'elle est déjà pour des millions de gens ruinés par les conneries recommencées des Prez et Premium antérieurs. Dans ce cas-là, faudrait peut-être dire au duo d'enfer de la fermer. On connaît la chanson. Plus de pognon pour les riches, plus de flics pour les pauvres, plus de conneries médiatiques, plus d'impunité pour les marionnettes en représentation.

     

     

     

    Gratuité qu'y disent. Je voudrais tenter une expérience. Placer douze heures/jours quelques-uns de ces experts type Thréard – ce ravi éditorialiste au Figaro, et après on s'étonne que la presse « gratuite » et le Net taillent des croupières à la « grande » presse – devant les infos de chaîne continue.

     

    Personne parmi nos complexes dirigeants n'a remarqué qu'elles sont toutes sur le même moule qui est l'anti-modèle pour faire une presse audiovisuelle s'adressant à l'intelligence et la compréhension.

     

     

     

    Écran avec homme/femme tronc. En bas un bandeau gras signalant le nom et la fonction de celui/celle qui parle. Plus bas, un autre bandeau avec des infos qui défilent, sans rien à voir avec le sujet que traitent l'animateur et les invités à l'écran.

     

    L'attention est tiraillée en permanence. Suivre le débat – en général monomaniaque entre l'animateur libéral et les invités libéraux chargés de faire la mousse pour affirmer finalement que le gouvernement, l’État, et surtout la Police ont raison – ou courir après le défilé d'info. Bref, notre puce mentale sature déjà pour comprendre en même temps des infos divergentes. Non pas qu'elles soient en elles-même difficile à comprendre. Mais ça revient jouer à la belote tout en lisant le dernier roman de Valéry Giscard d'Estaing. **Dissonance cognitive assurée.

     

    Ce qui n'empêche nullement cet info de n'informer personne. A moins que bavasser pendant des heures sur « Prez a-t-il dit Hum, ou A-hum » soit aujourd'hui, grâce à nos valeureux capitaines d'industrie et de chèques undeur ze table, considéré comme le nec plus ultra de l'information. Et que tous ces journalistes rampant pour reformuler en plus glorieux les diktats complexes de Premium et Prez représente la version 2.0 de la liberté de la presse.

     

     

     

    Pour finir ces réflexions irradiées, je dirais que j'ai écouté le discours de Premium et j'attends qu'on me prouve, que quelque pic, quelque péninsule de la pensée post-véritablement merdique me prouve qu'il a dit autre chose que « il faut détruire les services publics ». En utilisant pour ce faire la noble figure d'une victime des nazis. Ce sont aussi des victimes et des résistants aux vert-de-gris qui, pendant les combats même, ont imaginé et mis en place une République des valeurs, un hommage vivant et collectif à la France des sans-culottes, un modèle égalitaire, dynamique et exemplaire pour tous.

     

    Tout ça pour permettre aujourd'hui à Prez et Premium de continuer, sous les ors de Versailles et du Parlement, leur travail de démolition de notre pays.

     

     

     

     

     

    * Somatiser : avoir des troubles physiques causés par des problèmes psychologiques.

     

    ** Dissonance cognitive : simultanéité de cognitions qui entraînent un inconfort mental en raison de leur caractère inconciliable

     

     

     


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