• ADP, le referendum du Système

     

    "RIP, RIP, RIP, hourra !" crie-t-on sur tous les tons, dans tous les coins de la République...Quelques retenues devant ce déversoir organisé...

     

    MAJ 19/06/2019

     

     

    ADP, le referendum du Système

    ADP, le referendum du Systèmeuelques mots sur un phénomène qui ressemble fort à un  media-planning pour lancer le dernier mirage concocté par certains.

     

    Étymologiquement, referendum signifie "faire un rapport, soumettre à une assemblée". Et c'est exactement le cas du RIP qui est une procédure où on demande son avis au peuple, mais pas sa décision.

    Le RIP maintenant lancé sans aucune limitation, sans aucune menace et sans présence massive des FDO, ne ressemble pas à ce qu'il prétend offrir, à y regarder de près. Quelques raisons majeures de ne pas participer à cette comédie. 

     

    Referendum censitaire. Plus de quatre millions de voix pr une seule entreprise à protéger, - alors qu'il y a des pans entiers de l'économie qui sont menacés -, pour obtenir à l'arraché un referendum qui reste soumis à la volonté des parlementaires de l'accepter). Referendum porté par les partis qui reviennent ainsi à l’avant-scène avec des postures d'opposants. Referendum qui occulte la révolte sociale immense en cours. Referendum qui repousse l'introduction du vrai referendum, le RIC en toutes matières.

     

    Je ne participerai pas à ce faux-semblant, à ce mauvais combat de parlementaires déstabilisés, d'un régime policier qui se redonnerait avec lui une légitimité à peu de frais, en laissant se dérouler ce simulacre de démocratie, de politiques qui se remettent dans un fonctionnement confortablement « normal », après l'irruption du peuple qui a bousculé leurs jeux privés, leurs représentations fausses.

     

    Il y a tellement d'autres referendum à organiser. Sur les retraites, sur le travail, sur les services publics, sur les salaires maximum et minimum, sur le statut de l'élu local et national...ADP est une petite escarmouche dans la guerre sociale qui oppose les démocrates et une poignée de fascistes soutenus, comme l'UE, par le le Marché.

     

    Ce combat entre démocrates et marchands rejoint celui entre les mercenaires d'une UE qui appelle à un immense territoire indifférencié, sauf par la taille des McDo, et les peuples qui veulent des États organisant la vie singulière des communautés diverses de langue, de culture, d'histoire, de destin.

     

    Communautés diverses qui n'empêchent pas les rapprochements, les Erasmus, et les projets économiques communs, bref une coexistence avec de l'émigration, de l'immigration, de l'échange entre les peuples, tout cela organisé, planifié dans l'intérêt des peuples et non pas livré à la folie privée, la dérégulation, le couperet de l'argent-roi.

     

     

    MAJ 19/06/2019

     

    Un article de l'Obs résume bien la fausse bonne idée qu'est ce RIP.

    " Quand bien même la proposition de loi aurait franchi ces obstacles, un référendum n’est pas encore acquis. Il n’est organisé que si les deux chambres, Assemblée et Sénat, n’ont pas examiné la proposition de loi dans les six mois – voire plus longtemps, car ce délai est prolongé entre deux sessions parlementaires. Les députés et sénateurs peuvent adopter, rejeter, amender la proposition de loi initiale... ou simplement débattre. En clair : il suffit que les parlementaires décident de s’emparer du texte pour que le référendum n’ait pas lieu, ce qui revient à leur donner une sorte de droit de veto. Michel Lascombe résume :

    « Cette procédure n’est pas un vrai référendum mais plutôt l’inscription d’un sujet à l’ordre du jour.

     La réalité est que les institutions sont monarchiques de manière si criantes que dans le cadre institutionnel "l'opposition" ne peut rien faire. Macron conduira sa politique au bout, s'il garde le soutien des députés LREM. Et ceux-ci ont, pour le moment, de bonnes raisons de le lui accorder encore. La première étant qu'ils sentent que défendre Macron, c'est défendre l'Ordre auquel toute cette république de carton-pâte obéit, l'ordre de l'argent qui tricote du haut en bas les corruptions, la Dette perpétuée, les medias asservis, les institutions repoussant et/ou maltraitant le citoyen, l'inexorable démolition de l'Etat qui précède la mise sous tutelle des entités nationales.
    L'opposition instiutionnelle se heurte à un mur et choisit de paraître s'opposer. Le RIP n'est pas une opposition, c'est une bravade, une posture.

    La véritable opposition est celle dont la base est dans une existence tellement difficile qu'elle l'oblige à s'opposer. La véritable opposition, c'est celle qui se fait maltraiter physiquement chaque semaine dans les rues. La véritable opposition est, de fait, si elle réussit, la fin du système absolument vertical, fait de mirages et de fausses libertés, de marionnettes - même si conscientes et virulentes comme les députés FI - qui le sont parce que la structure de la Vème République ne supporte pas d'opposition. Et que le structure est verrouillée pour ne pas être modifiée, jusqu'au Conseil d'Etat fait de membres éminents du Système, et du Conseil Constitutionnel, même composition, le tout soutenu par une flopée de hauts fonctionnaires dont on sait aujourd'hui qu'ils oeuvrent à saper la République à force de conforter leurs intérêts privés.

    La seule bonne nouvelle, à  mon  avis, c'est la  persistance des Gilets Jaunes, et l'exaspération promise des français quand ils vont se rendre compte qu'il y a neuf mois à attendre pour un referendum sur lequel Macron et ses mercenaires vont s'asseoir. La colère sera vivante, très vivante.

     

    MAJ 10/07/2019

     

    Du côté des ravis de la longue (très longue) marche au referendum ADP, on se félicite. En un mois "on a eu 500000 signatures". Bravo les gars, mais mathématiquement, c'est perdu. 500000X9 = 4 500000 voix. Il en faut 4 700000.

     

    Il y aura sans doute dans les quinze derniers jours un sursaut d'urgence pour les signatures,  mais la fatigue, la torpeur, l'oubli estival mérité d'une réalité française étouffante grace à nos politiques vendus et fascisants pour leur grande majorité, vont reléguer le referendum dans un tiroir.

     

    Ce n'est pas, de toute façon, ce vote quelque part "bobo" qui va changer les choses qui exigent d'être changés. Salaires, retraites, emplois. Ce tryptique massacré par la team Macron, va revenir avec une urgence immense, à la rentrée.

     

    D'autant qu'elle sera poussée par la haine d'un gouvernement de mercenaires qui passe d'un simulacre à l'autre, hier la cause des femmes, aujourd'hui la haine, quelques semaines avant l'écologie. Pour à chaque fois accoucher d'une souris, de mesures cosmétiques ou parfaitement pieuses, ou scandaleusement sous-financées, quand ce n'est un retournement complet des vestes immaculées de Jupiter au moindre toussotement du Medef.

     

    On n'oubliera pas non plus les milliers de Gilets Jaunes en procès, en attente, ou déjà condamnés pour des motifs gratuits (outrage), injustes (participation à une manifestation non-autorisée alors que les manifestations n'avaient pas à être autorisées à l'origine, mais ce sont les états-majors syndicaux qui ont plié peu à peu..) ou révoltants ("agression" contre une police surarmée et surentrainée qui, elle, exerce une brutalité inouïe et impunie).

     

    Ceux-là vont revenir dans l'action avec les crocs, et ce ne sera une distribution de tracts ou une manifestation bien propre sur elle qui va leur donner la paix, la foi en l'avenir, l'envie de dialoguer avec une dictature qui s'incarne, ose s'avancer à visage de plus en plus découvert, ou le respect d'un président qui va clamer à l'étranger que "le capitalisme est devenu fou" et couvre le  patronat le plus fermé, le plus cynique, le plus haineux des pauvres, celui du Medef, d'argent frais, pour rien.

     

    Pour rien. Voilà ce que vont penser les Gilets Jaunes, les urgentistes, les pompiers, les infirmières, les flics lucides, les enseignants, les vieux, les jeunes, les handicapés. C'est toute une France qui n'est pas "favorablement impactée", - comme dirait les experts en crétinerie de la chaine financée par l'argent des paradis fiscaux, BFMTV -, qui en a assez, qui est proche d'une éruption sans doute violente. Se lèvera-t-elle pour crier "ADP" ? Franchement, je ne le crois pas une seconde.

     

     


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